Miguel Oliveira a remporté une victoire surprise lors de la deuxième manche du MotoGP 2022, s’imposant à Mandalika devant les Français Fabio Quartararo et Johann Zarco. Un succès obtenu dans des conditions difficiles, alors que le départ de la course a été retardé de plus d’une heure en raison d’un passage orageux qui s’est éternisé.
Jack Miller a pour sa part terminé la course en quatrième position, après un début tonitruant qui l’a vu bondir de la neuvième place sur la grille jusqu’au leadership. Le pilote australien est revenu après-coup sur sa prestation auprès des journalistes. Nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos.
Jack, vous avez affiché un
très gros rythme en tout début de course, avant de baisser un peu
en intensité par la suite. Quelles ont été vos sensations au niveau
des pneus ? Les conditions étaient particulièrement difficiles
aujourd’hui…
« J’ai pris un départ et je me suis
retrouvé devant. J’ai réussi à prendre mes marques et à trouver la
limite assez rapidement dans ces conditions. J’ai rencontré
quelques difficultés avec le grip à l’arrière, mais cela était
surtout lié aux réglages de la moto. J’avais pas mal de patinage
car il me manquait trop de contact à l’arrière. Je n’avais pas fait
le moindre tour avec les pneus pluie de tout le weekend jusqu’ici.
Pour le reste, je dirais que mon rythme de course n’a pas beaucoup
changé tout au long de l’épreuve, j’ai même été un peu plus rapide,
mais les autres gars ont été capables de hausser davantage de
rythme sur la fin de course. Quand Fabio Quartararo m’a passé j’ai
essayé de le suivre et de rouler un peu plus vite, mais de la sorte
j’ai eu le droit à quelques frayeurs avec l’avant. Dès lors il a
surtout été question pour moi de bien gérer la course et d’essayer
d’aller marquer le plus de points possibles. Je dois admettre que
je n’ai jamais pensé avoir les bons réglages pour véritablement
viser la victoire aujourd’hui. J’avais certes un bon rythme,
j’étais rapide, mais j’ai simplement trouvé mes limites et si je
les dépassais alors je souffrais énormément. »
« Je dois admettre que je n’ai jamais pensé avoir les bons réglages pour véritablement viser la victoire aujourd’hui »
A quel point était-ce
dangereux de rouler derrière certains pilotes, notamment en début
de course avec les projections d’eau qui pouvaient facilement vous
aveugler ?
« Les images qu’on peut voir à la TV
sont toujours pires que ce que nous, pilotes, voyons dans la
réalité. Il est vrai que ce n’était pas terrible avec toutes ces
projections d’eau, et même lors du tour de chauffe j’étais
complètement trempé et la visibilité n’était vraiment pas bonne
durant toute la course. Cela était dû à toute la poussière qui
s’immisçait partout, notamment dans la visière du casque ou bien
encore sur le pare-brise de la moto. Alors qu’il devait rester
environ huit tours j’ai été obligé de nettoyer ma visière. En temps
normal vous n’avez pas vraiment envie d’y toucher car cela fait des
marques dessus, mais là ce n’était pas possible de continuer comme
cela. Mais la course a dû aller de l’avant, et au final quoiqu’on
fasse à partir du moment où on roule sous la pluie on ne peut
jamais être certains d’avoir une course vraiment sûre. On s’en est
quand même bien sortis après tout. Je suis parti de la neuvième
position et j’ai été en mesure de me frayer un chemin malgré les
projections d’eau. »
« A partir du moment où on roule sous la pluie on ne peut jamais être certains d’avoir une course vraiment sûre »
Álex Rins a déclaré avoir
terminé la course avec sa combinaison criblée de petits cailloux.
Pensez-vous qu’il aurait été impossible de courir si l’épreuve se
serait déroulée dans des conditions sèches ? Car il est évident que
ce problème aurait pris une toute autre ampleur dans ce
cas…
« J’en suis sûr à 100%. Mais il ne faut pas
s’attarder sur ce qui aurait pu advenir, ce qu’il faut retenir
c’est que nous avons eu une superbe journée de course, les fans ont
pu voir du spectacle, et c’est très bien comme ça. »
Fabio Quartararo nous a
confié qu’il avait eu une brouille avec vous suite à la course.
Pouvez-vous nous dire ce qu’il s’est passé ?
« Je
l’ai dépassé, et il a décidé de décroiser et de caler sa moto juste
au niveau de ma jambe à la ré-accélération. Je ne pense pas que
c’était quelque chose de nécessaire de ré-accélérer et de me
montrer son pneu avant dans le tournant suivant. Je sais bien que
la Yamaha est très agile en virage, mais cela n’est pas censé
l’autoriser à placer sa roue à cet endroit car ça me fait courir le
risque de chuter. Je ne pense pas que cela soit fairplay. Au niveau
de la dynamique de course je m’étais élancé depuis la neuvième
place sur la grille alors que lui était parti depuis la pole
position, et là je venais de le doubler. Donc je pense que c’était
vraiment prendre un risque qui n’était pas nécessaire que de venir
placer sa roue à l’intérieur de cette façon. »
Après votre résultat vierge
au Qatar, la pression semblait être palpable sur votre visage sur
la grille alors que vous étiez dans la nécessité de marquer des
points pour ne pas laisser le doute s’immiscer davantage dans votre
esprit. Vous ne pouviez en effet pas vous permettre d’accuser
toujours zéro point à votre compteur en repartant d’Indonésie.
Étiez-vous effectivement dans cet état d’esprit ?
«
Tout à fait, j’y ai beaucoup pensé. Prendre le départ de cette
course, dans ces conditions, ce n’était clairement pas l’idéal.
Comme je l’ai dit, après que Fabio m’a passé j’ai eu quelques
frayeurs. Mais la Ducati est plutôt une bonne machine dès qu’il
s’agit de me faire ressentir ses limites sous la pluie. J’ai donc
mis un point d’honneur à simplement ramener la moto à la maison
sans trop de dégâts. C’était important de marquer quelques points
en repartant d’ici, quand bien même il reste encore 19 courses à
disputer cette saison. Beaucoup de choses peuvent se passer, mais
c’était important de se ressaisir après ne pas avoir démarré la
saison du bon pied. »