MotoGP Indonésie J3 : Alex Rins (Suzuki/5) ramène des morceaux du circuit de Mandalika incrustés dans son corps

Alex Rins reviendra d’Indonésie avec des souvenirs plein la tête d’un tracé de Mandalika d’où il a tout de même réussi à ramener les bons points de la cinquième place. Il finit aussi juste devant son équipier chez Suzuki, ce qui est toujours gratifiant. Mais entre les flammes sorties de son moteur qui l’ont contraint de s’éjecter de sa moto en pleine séance d’essais libres, l’averse du dimanche et ces souvenirs ramenés de la piste de Mandalika qu’il nous explique, ce n’était définitivement pas un Grand Prix comme un autre pour le pilote de la GSX-RR.

Au passage, la tenue de ce second meeting de la saison a relevé autant de la qualité des hommes de Dorna à s’adapter aux conditions hostiles qu’à une certaine réussite, notamment avec une météo qui a offert une fenêtre d’exploitation du tracé dans les tous derniers instants. D’aucuns diront que les esprits invoqués par une prêtresse qui se cachait sous la fonction de commissaire ont été cruciaux, mais le bilan est que la fête a bel et bien eu lieu devant un public acquis à la cause et un Président sur place.

Puisque l’on parle de bilan, Alex Rins fait ainsi le sien : je pensais que la course pouvait être annulée. Quand j’ai vu comment la pluie tombait, je me suis dit « allez, on y va, j’enlève ma combinaison et on rentre à la maison ». Il nous aurait été difficile de participer à la course lundi car nous devions organiser tout le matériel à transporter par avion pour la prochaine course. Heureusement la pluie s’est arrêtée grâce au travail de la dame au bol à la main… »

Il ajoute : nous avons pu prendre le départ malgré les conditions météo. J’ai tout essayé pour finir sur le podium. J’ai fait un bon départ, j’ai essayé de rattraper Miller, qui était deuxième ou troisième, mais j’ai eu plusieurs frayeurs devant et je me suis dit ‘ok Alex, il est temps d’y aller un peu plus doucement’. Alors Zarco m’a dépassé, Fabio m’a dépassé et j’ai vu qu’ils avaient tous les deux plus de traction que moi et c’est pourquoi j’ai essayé de gérer la situation de la meilleure façon possible, mais nous n’avons pas pu profiter de l’occasion ».

« Les conditions étaient très difficiles et dans le dernier virage, la moto avait tendance à vous faire sortir et les conditions étaient compliquées car je me suis retrouvé avec la combinaison en cuir pleine de cailloux noirs sur la poitrine et dans de nombreux endroits, les conditions d’asphalte n’étaient pas les meilleures ». Une mention qui nous ramène à la bonne gestion de l’événement par Dorna qui avait anticipé le fait que l’enrobé du nouveau tracé de Mandalika ne résisterait pas à un jour de plus de ce Grand Prix d’Indonésie. Le nombre de tours des courses a été réduit, et notamment de 7 pour le MotoGP, et cette averse qui a causé du retard a finalement été providentielle pour soulager l’asphalte.

Alex Rins : « nous sommes le MotoGP, nous ne devrions pas être dans cette situation« 

On rappellera que Loris Capirossi, à présent chargé de la sécurité pour le promoteur, a déjà annoncé que, pour 2023, tout le circuit de Mandalika devra être resurfacé. A écouter ce qu’a vécu Alex Rins, on comprend pourquoi : « c’est dommage car la piste est incroyable, mais je pense que la plupart des pilotes ne sont pas satisfaits de l’asphalte, des cailloux et, honnêtement, c’était une chance qu’il soit dans l’eau car après le Moto3, ils ont commencé à se relever dans le dernier virage. Il manquait des « gros morceaux » d’asphalte et c’était compliqué ».

L’Espagnol précise : « en fait, lorsque la course s’est terminée et que j’ai enlevé ma combinaison de cuir, toute ma poitrine était pleine de pierres noires et j’ai pris une photo de moi pour la partager plus tard sur les réseaux sociaux. La vérité est que c’était compliqué, avec des conditions très difficiles, mais heureusement c’était humide et pas sec, mais nous n’aurions pas dû être dans cette situation. Nous sommes des pilotes MotoGP, et ce championnat ne devrait pas être dans cette situation ».

Rendez-vous à présent en Argentine début avril pour la suite d’un championnat complétement indécis : « ça va être comme ça toute l’année. Nous sommes huitièmes, à dix points du premier et ça ne veut rien dire. Ce sera un championnat difficile, mais je pense que nous pouvons très bien faire. Maintenant, il y a des circuits que j’aime beaucoup, comme l’Argentine, où nous n’y sommes pas allés depuis de nombreuses années, le Texas… Je pense que ça pourrait être un beau championnat ».