Pol Espargaró ne décolérait pas après les qualifications du Grand Prix d’Indonésie qui le mettaient à une seizième place loin de ses ambitions affichées pour cette saison cruciale pour son avenir. Une frustration d’autant plus grande qu’il est une des victimes collatérales du choix de Michelin d’amener une allocation pneumatique composée de gommes remontant à 2018. Une situation rapportée et regrettée par de nombreux pilotes, dont ceux roulant sur la nouvelle RC213V et que l’on retrouve en fond de grille. Son ainé Aleix sur l’Aprilia avait attiré l’attention sur ces pneus datant de quatre ans lors du vendredi. Mais cette fois, avec le cadet des Espargaró, la colère éclate au grand jour.
C’est un trait d’esprit qui fuse ce samedi dans le paddock installé à Mandalika : savez-vous pourquoi les Yamaha vont mieux en Indonésie ? Parce que Michelin a ressorti ses pneus de 2018, dernière année où la M1 a évolué. Pour les autres motos sorties des ateliers cet hiver, la réattribution de ces modèles passés est synonyme de catastrophe. Au contraire de la Yamaha qui serait donc peu ou prou la même qu’il y a quatre ans…
Il faut bien sûr déceler de l’ironie dans cette approche mais le fait est que chez Honda, on s’en agace. Pol Espargaró est d’autant plus courroucé par cette mauvaise surprise Michelin que lors des tests il y a à peine un mois, il était plus rapide avec les gommes attendues pour cette saison 2022… Luttant pour trouver des sensations sur le sec, l’équipier de Marc Marquez a réalisé un meilleur temps de 1’31.831s qui est presque 0.8sec plus lent que son meilleur temps d’essai il y a quelques semaines à peine.
Le Catalan s’élancera demain de la 16e place sur la grille, et pour lui, la responsabilité d’une telle contre-performance ne fait pas de doute : « cette carcasse a résolu le problème pour certains, mais elle en a généré un pour d’autres. Je comprends qu’il y a eu des problèmes lors de l’essai et que Michelin s’est inquiété. Mais vous ne pouvez pas apporter d’autres pneus sans savoir non plus comment ils fonctionneront ». Et l’Espagnol accuse : « Michelin a ruiné ma moto qui n’est pas faite pour les pneus 2018 ».
Pol Espargaró : « la course de demain consistera à voir l’arrivée »
« Honda a travaillé dur cet hiver pour faire une nouvelle moto pour résoudre les problèmes que nous avions dans le passé. Ils ont fait une moto très rapide, comme cela a été vu lors des tests et au Qatar. Mais ici, nous avons des roues d’il y a quatre ans, et cela ne correspond pas à la situation actuelle » développe Pol Espargaró qui insiste : « nous avons vu les Ducati beaucoup souffrir lors des essais, et maintenant elles volent. Ce n’est pas juste. Je comprends que les problèmes doivent être résolus d’une autre manière. Pour nous, la situation est bien plus compliquée que lors des tests il y a un mois. La moto n’a pas de grip à l’arrière, cela nous oblige à mettre beaucoup de pression à l’avant et le pneu avant est détruit ».
« Ce samedi a été une journée super difficile, je suis plus que déçu. Le pneu arrière différent que nous avons ici ne fonctionne pas avec notre nouvelle moto et nous cause beaucoup de difficultés et plus de problèmes. Nous avons montré notre potentiel ici lors du premier test avec le pneu que nous utiliserons toute l’année, vous pouvez voir l’impact que cela a car maintenant d’autres pilotes qui ont beaucoup souffert pendant le test volent. La course de demain consistera à arriver à l’arrivée, c’est tout ce que nous pouvons faire. Nous reviendrons plus forts » termine celui qui a fini troisième le premier Grand Prix de la saison au Qatar.
MotoGP Indonésie J2 : qualifications
Crédit motogp.com