Qualifié à la 14e position du Grand Prix MotoGP d’Indonésie sur le circuit de Mandalika après avoir chuté en toute fin de Q1, Johann Zarco ne s’attendait pas à des miracles lors du Sprint de seulement 13 tours.
Après ce dernier, il s’est confié au micro de Canal+ avec sa façon habituelle et très analytique de décortiquer sa course qui l’a vu franchir la ligne d’arrivée à la 12e position.
Feeling, sensation, énergie, sont des mots qui reviennent souvent dans le vocabulaire du pilote français, mais miracle, jamais, surtout dans le cas présent où le tracé indonésien, particulièrement sale en dehors de la trajectoire, ne laissait que peu d’opportunités de doubler. Alors non, un miracle n’était pas à l’ordre du jour…
“Non, non, mais il ne fallait pas s’y attendre, parce que sur 13 tours c’est très compliqué et il y a monoligne: on peut pas non plus tenter des choses trop extrêmes. Très bon départ, mais clairement ça se bloque, il y a Pecco, il y a Bastianini qui lui a un peu plus débranché mais c’est passé ce coup ci, et surpris un moment derrière Oliveira dans le virage rapide: il a coupé beaucoup plus tôt que moi et du coup pour pas pour pas le percuter à l’entrée de cette chicane rapide, j’ai dû aller droit et couper la chicane, et j’ai perdu 4 positions. J’avais une bonne vitesse, du coup je remonte et j’ai eu la même derrière Pol qui n’était pas à l’aise. Et dans le rapide, en fait, il y a une grosse différence de vitesse entre lui et moi, et pareil : pour pas le percuter, hop j’ai redressé et j’ai recoupé la piste au virage 7-8 et du coup reperdu 4 places. ça m’a permis de voir un peu, on voit aussi les pneus, comment ils ont réagi, et c’est préoccupant pour demain parce que le pneu avant dur, il commence à se marquer déjà à droite alors qu’on a à peine fait mi-course. Du coup, ça fait un peu peur pour demain. On va voir, peut-être qu’on essaiera le pneu médium qui est en fait plus dur que le pneu dur, mais qui ne devrait pas beaucoup accrocher. Et l’arrière, il se mange à gauche mais à droite ça semble aller. J’ai eu de bonnes sensations. Malheureusement, en partant 14 ou 15, oui 14, il y avait possibilité d’être avec Pecco et Bastianini, mais y a eu un peu des malheurs pour éviter de percuter quelqu’un, il a fallu être raisonnable et perdre des places.”
Toutefois, le pilote Pramac est satisfait des sensations qu’il a eues aujourd’hui en piste, ce qui est plutôt positif pour le Grand Prix de demain, où la problématique pneumatique évoquée semble être une opportunité pour Johann Zarco.
“Complètement! Parce que si moi j’ai marqué le pneu avant, les autres aussi, et comme beaucoup ont mis le pneu soft devant, qui est un très bon pneu, ils ne pourront pas le mettre demain. Du coup, une fois qu’il y aura des difficultés sur ce pneu avant, ça peut peut être jouer à mon avantage. Mais il faut voir, parce que ce pneu médium, les Aprilia l’ont mis dès le début du vendredi, seulement le vendredi matin, et ils ont quand même roulé vite dessus. Mais à la limite il n’y a que ces 2 motos là qui sont supérieures, et les autres qui sont en difficulté. Plus ça dure, presque, plus je peux avoir mes chances, donc le fait d’avoir eu la vitesse quand même cet aprem, c’est une manière de voir la course positive, parce que terminer derrière, ce n’est pas très amusant.”
Pneu arrière tendre ou pneu arrière médium, le choix définitif n’est pas encore fait dans le box Pramac
“C’est pas sûr, c’est pas sûr. Non, c’est pas sûr. En fait, le pneu médium, tous les pilotes le trouvent déjà trop dur, donc personne ne veut le mettre, et le seul problème du pneu soft c’est à gauche.”
Autre élément capital pour que toutes les planètes soient alignées, le départ, mais là, le pilote Pramac se montre satisfait, tout en reconnaissant ne pas jouer à la roulette russe dans le premier virage comme certains…
“Ouais complètement, mais là je répète: le départ, il était vraiment bien, en 2.37 d’ailleurs, on a regardé et ça c’est parmi les très bons, et simplement voilà, de pas vouloir faire quelque chose d’extrême, se mettre à côté parce que c’est tout sale, on voit qu’on prend plein de poussière dans la tête. Bastianini l’a tenté, et c’est passé, mais voilà, c’est à quel prix ? On a vu qu’il a tenté aussi à Barcelone et il a fait tomber 5 Ducati. On sait que ce n’est pas mon style ça, et comme je sais que j’ai la vitesse, on essaie au moins de bien faire les premiers virages, mais vraiment ça fait un entonnoir et ce n’est pas simple. Si demain il y a 3 places de gagnées dès le départ, clairement la course elle n’ est pas pareille.”
Enfin, les sujets récurrents de la gestion de l’énergie et des sensations viennent conclure cette analyse de Johann Zarco avec un constat sans excuse…
“Je ne sais pas si on l’aura pour demain, mais ça fait toujours ces infos en plus. Et voilà, il y a vraiment un endroit où ça bloque. On a fait des modifications qui ont beaucoup aidé dans les parties rapides où j’ai beaucoup progressé, mais il y a des petits virages où à chaque fois je perds des mètres et ça m’oblige à donner beaucoup d’énergie pour attraper ensuite. Ca se joue à pas grand chose, mais le summum des sensations, ça ne veut pas venir.”
Grand Prix d’Indonésie MotoGP à Mandalika : grille de départ
Résultats du Sprint du Grand Prix d’Indonésie MotoGP à Mandalika :
Classement Général MotoGP
Crédit classement : MotoGP.com