Le MotoGP est sur le point d’entamer la deuxième manche de la saison 2022. Après le GP du Qatar remporté il y a deux semaines par Enea Bastianini sur la Ducati GP21 alignée par l’équipe Gresini Racing, le paddock se rend pour la première fois dans le cadre d’un weekend de course sur le nouveau tracé de Mandalika, en Indonésie.
Après une prestation en demi-teinte à Lusail, Maverick Viñales va pour sa part chercher à faire meilleure figure ce weekend, sur un circuit où il avait impressionné lors des essais hivernaux. Le pilote Aprilia a livré ses impressions à l’approche du GP d’Indonésie, et nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos.
Maverick, vous avez reconnu
lors de la dernière course au Qatar que vous vous attendiez à
mieux. Ce weekend nous sommes à Mandalika, où vous avez obtenu de
bons résultats lors des essais hivernaux. Doit-on en conclure que
vous recherchez encore une base de réglages pour votre
moto ?
« Je pense qu’il est important de ne
pas se fixer d’objectifs pour le moment, surtout en ce qui concerne
les positions à l’arrivée, pour la simple et bonne raison que c’est
une affaire d’adaptation sur la moto. C’est encore un peu
compliqué, en particulier quand je me rends sur une piste où je
n’ai encore jamais roulé avec Aprilia. C’est alors assez difficile
de bien tout comprendre, et donc de bien attaquer. Nous travaillons
dur, en particulier au niveau de cette adaptation, car la moto
fonctionne bien. Pour moi c’est bien sûr difficile, mais si vous
regardez Aleix le moins qu’on puisse dire c’est qu’il s’en sort
très bien. C’est une très bonne référence, et pour ma part je dois
trouver comme qui dirait des automatismes sur la moto : freiner de
telle manière, rouvrir les gaz de cette façon. J’ai donc besoin de
temps. Je pense qu’au Qatar cela a été difficile car nous sommes
arrivés là-bas avec de grandes attentes autour de nous, mais ici ce
pourrait être mieux. »
Ce weekend promet d’être
plus délicat que les autres, car la poussière pourrait bien rendre
plus difficile la compréhension de la moto…
« Je
ne pense pas que cela va être difficile. La seule difficulté que je
vois pour l’instant, c’est que nous allons évoluer avec des pneus
que nous n’avons pas utilisés depuis longtemps, et nous ne savons
pas par conséquent comment ces derniers fonctionnent. Cela va
clairement être la difficulté du weekend. Mais pour moi tout est
question de bien comprendre la moto et de développer des
automatismes sur la moto. Cela prend du temps, mais nous sommes
positifs à l’abord de ce weekend, car nous savons qu’en MotoGP tout
peut changer du tout au tout d’une course à l’autre. »
La semaine dernière Toto
Wolff [le patron de l’équipe Mercedes en Formule 1] a expliqué à
quel point il était difficile de gérer la pression dans des
environnements aussi concurrentiels que ceux de la F1 ou du MotoGP.
En ce qui vous concerne, la série MotoGP Unlimited qui
vient de sortir vous montre parfois perdre pied quand les attentes
sont élevées. Travaillez-vous avec un coach mental pour vous aider
à soutenir la pression, et trouver ainsi les mécanismes pour tout
simplement être calme sur votre moto et dans le
garage ?
« Je dois dire que ma santé mentale
est excellente. Je n’aurais jamais pu imaginer une meilleure vie
que la mienne aujourd’hui, donc vraiment ça va de ce point de
vue-là. Il arrive certes parfois que les résultats ne suivent pas,
mais en tant que pilotes nous ne sommes pas des robots. Nous
pouvons avoir des problèmes sur le plan personnel, avoir des
émotions. Ma santé mentale est excellente, et si ce n’était pas le
cas je ne piloterais sans doute pas de motogp. Tout le monde dit
que mon problème se situe au niveau mental, mais je n’y crois pas
du tout. Cela ne veut pas dire que je ne dois pas progresser. Je me
dois en effet d’être meilleur chaque jour. J’ai travaillé avec un
psychologue, un physiothérapeute, avec mon ingénieur en chef, mes
mécaniciens. Je dois travailler chaque jour, car votre véritable
valeur correspond à ce que vous avez fait lors de la dernière
course. Tout le monde s’attend à ce que je gagne, d’un côté c’est
une très bonne chose car cela montre la confiance que les gens ont
en moi. Mais d’un autre côté cela peut être difficile à gérer au
niveau de la pression. Au moins cela me pousse à attaquer toujours
un peu plus. C’est parfois difficile car cela vous amène à
certaines extrémités, mais je ne vais pas me plaindre que les gens
attendent de moi de gagner. »