Le MotoGP est sur le point d’entamer la deuxième manche de la saison 2022. Après le GP du Qatar remporté il y a deux semaines par Enea Bastianini sur la Ducati GP21 alignée par l’équipe Gresini Racing, le paddock se rend pour la première fois dans le cadre d’un weekend de course sur le nouveau tracé de Mandalika, en Indonésie.
Marc Márquez aura quant à lui pour mission ce weekend de poursuivre sa progression et de valider ses bonnes performances du Qatar, où il a réussi à décrocher une place en première ligne en qualifications avant de finir la course en cinquième position. Le pilote espagnol a livré ses impressions à l’approche du GP d’Indonésie, et nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos.
Marc, vous avez réalisé une
première manche de très bonne facture, avec un départ en première
ligne ainsi qu’un top 5 à l’arrivée. Que pouvez-vous espérer de
cette deuxième épreuve de la saison à Mandalika ?
« Comme vous le dites, nous avons réalisé un weekend très
solide au Qatar. Non pas que nous avons réalisé un coup d’éclat,
mais nous avons constamment été dans le rythme, et en capacité de
nous battre aux avant-postes. Bien sûr j’ai essayé de faire mieux,
j’ai essayé de finir sur le podium et j’ai essayé de suivre au
maximum Enea Bastianini. Mais ce n’était pas le jour pour, et notre
objectif ce weekend sera donc d’améliorer notre résultat obtenu au
Qatar, et en Argentine nous essayerons de faire encore mieux
qu’ici. Nous y allons étape par étape, et je dois dire que je me
sens de mieux en mieux. Au Qatar, malgré les 22 tours de course,
j’ai eu de très bonnes sensations, les meilleures de ces deux
dernières années. Nous allons donc voir ce que ça donne ce weekend.
Pol Espargaró a été l’un des pilotes les plus rapides lors des
essais ici le mois dernier, et il faudra donc garder un œil sur
lui, au même titre que Enea, Fabio Quartararo ou bien encore Brad
Binder. »
Le fait d’avoir observé
trois journées d’essais ici pourrait-il vous permettre de vous
rapprocher encore davantage des leaders qu’au
Qatar ?
« J’ai vraiment compris au Qatar
quelle devait être la direction à prendre pour mon style de
pilotage. Lors des essais c’est toujours plus compliqué de se faire
une idée, car vous faites cinq tours puis vous vous arrêtez. Puis
vous repartez pour cinq tours avant de vous arrêter de nouveau.
Mais quand vous participez à une course d’une longueur de 22 tours,
alors là vous comprenez bien mieux quels sont vos points faibles,
en particulier quand vous suivez d’autres pilotes. Nous avons donc
compris un peu mieux les choses à Losail, mais si cela ne se passe
pas très bien ici nous pouvons au moins nous reposer sur notre base
de réglages, qui fonctionne bien. »
Que pensez-vous de l’accueil
pour le moins enthousiaste des fans ici ?
«
Déjà lors de mon premier passage ici en 2014 j’avais bien
ressenti que les fans indonésiens étaient différents des autres.
Dès mon premier contact avec eux cela s’est très bien passé, je ne
sais pas pourquoi mais ils vous mettent de suite très à l’aise.
Hier c’était très sympa [les pilotes ont paradé sur leurs machines
dans les rues de Jakarta, la capitale indonésienne], car
l’Indonésie est une contrée importante pour tous les constructeurs.
Je suis vraiment très impatient de courir ici devant eux.
»
Vous venez de dire que vous
appreniez bien plus sur vos besoins sur la moto en course plutôt
que lors des essais. Pouvez-vous nous dire quels sont vos axes de
progression ?
« Dès que je suis monté sur
cette moto pour la première fois, j’ai tout de suite compris que
son potentiel était très élevé. Mais si je veux vraiment être
rapide, il me faut des sensations spéciales sur l’avant, et c’est
ce qui me manquent encore pour le moment. C’est en tout cas sur
cela que nous travaillons actuellement. Par exemple si vous prenez
mon coéquipier, qui pilote d’une façon différente de la mienne, il
est en mesure d’être plus rapide. Je ne dis pas que je ne suis pas
déjà rapide, mais j’ai vraiment besoin de cette sensation dont je
vous parle pour pouvoir l’être encore plus. J’ai par exemple encore
du mal à appréhender le moment où je risque de perdre l’avant et de
chuter. Mais quoiqu’il en soit la base dont nous disposons tout de
suite peut déjà nous permettre de viser la victoire. J’en veux
encore plus cependant, et nous travaillons sur cela. »
Aleix Espargaró a déclaré
aujourd’hui que les fortes chaleurs attendues ce weekend vont de
nouveau prouver que vous, les pilotes, êtes de véritables athlètes.
Pensez-vous après toutes les années que vous avez déjà passées dans
la discipline que vous devez encore justifier d’être des athlètes
?
« Je pense que tout le monde réalise déjà que
nous pratiquons un vrai sport. Il n’y a qu’à voir nos visages
lorsqu’on vient de finir une course. Nous sommes complètement
exténués, et aujourd’hui si vous voulez être rapide et régulier
lors d’une course vous devez être absolument affuté. C’est la
meilleure façon de gagner des courses et d’être constant dans vos
performances. Pour moi il n’y a aucun doute sur le fait que nous
pratiquons un vrai sport et que nous sommes de réels athlètes.
»
Que pensez-vous de la série
MotoGP Unlimited, qui vient de sortir sur Prime
Vidéo ?
« J’ai vu les cinq premiers épisodes.
C’est quelque chose d’intéressant à voir, car cela vous offre un
point de vue différent. Beaucoup de sujets sont abordés, mais
typiquement dans le deuxième épisode c’est très intéressant de
suivre le parcours de Jack Miller. C’est intéressant de voir sa
progression entre les premières courses où il est en difficulté,
comme ce fut notamment le cas à Portimão, et ses deux victoires à
Jerez puis en France. Le quatrième épisode est plus centré sur moi
et le cinquième sur la séparation entre Maverick Viñales et Yamaha.
Ils ont fait du bon boulot, et je pense que c’est important pour le
MotoGP de s’ouvrir sur un nouveau public qui sera peut-être un peu
plus jeune par ce biais. »
Pouvez-vous nous dire
pourquoi vous êtes si performant sur les nouveaux tracés ?
Vous étiez déjà imbattable en Argentine ou bien encore en
Thaïlande…
« Je ne sais pas vraiment. Toutefois
nous ne pouvons pas dire que nous sommes sur une toute nouvelle
piste, car nous avons déjà réalisé trois journées d’essais ici. Ce
n’est donc pas vraiment une nouvelle piste et tout le monde devrait
être rapide d’emblée. Mais c’est vrai que sur les autres circuits
j’ai souvent réussi à être dans le coup immédiatement, avant que
les autres ne se mettent à niveau. Je ne sais pas vraiment à quoi
cela est dû. Je suis simplement mon instinct et je m’en tire plutôt
bien, mais à la longue les autres pilotes se rapprochent de plus en
plus. Nous allons voir ce que cela donne ici, nous avons une
nouvelle carcasse sur le pneu arrière et beaucoup de choses sont
différentes. Nous allons donc voir si nous parvenons à faire une
meilleure course qu’au Qatar. »