Ce jeudi 17 mars 2022, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le Circuit de Mandalika sur l’île de Lombok, en prélude au Grand Prix d’Indonésie 2022.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui aborde son weekend indonésien détendu et positif.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Johann Zarco : « Bonjour ! Tout va bien en attendant demain pour comprendre comment sera la piste, car la pire des choses pendant le test était cette poussière sur la piste et le fait que la piste n’est jamais vraiment devenue propre. Mais d’après les référence que nous avons et les 250 tours que j’ai faits durant trois jours, je me sens très relax pour commencer le week-end. En utilisant ce que j’ai pu faire lors de la course au Qatar, je suis également plutôt calme car je sais qu’il y a quelque gros points à améliorer, mais je travaille dessus en ce qui concerne le pilotage, et pour le départ nous aurons une stratégie différente pour me procurer davantage de feeling car depuis plusieurs mois, j’ai essayé de m’adapter moi-même mais je n’étais pas régulier: quand je partais bien, c’était très bien, mais c’était deux fois sur dix et je ne peux pas miser sur ces deux fois avant la course. C’est également la raison pour laquelle j’ai perdu beaucoup de temps là-dessus, mais ce n’est pas un grand drame car pour le reste je dirais que tout est sous contrôle. »
Vous attendez-vous à ce que la saleté de la piste soit
un problème ce weekend ?
« La nouvelle surface
concerne avant tout le dernier virage et les premiers virages
jusqu’au virage cinq mais je n’ai pas encore été voir la piste.
Mais si c’est sale comme cela l’était durant le test, ce sera à
coup sûr un énorme problème pour la course, donc nous devrons voir
car voir à quel point la piste est sale le jeudi ne permet pas de
vraiment la comprendre. Donc je ne sais pas : il y a peut-être
maintenant d’autres machines pour nettoyer la piste, ou pas, et
cela reste un point d’interrogation. Mais j’essaie de ne pas trop y
penser car cela ne changera pas la situation. Car même si les Moto2
et Moto3 rendront peut-être les choses un peu meilleures, mais pas
parfaites. C’est davantage ce qui était sur la piste qui était
étrange, et nous verrons demain, mais si la situation est identique
à celle du test, il y aura deux ou trois gars qui pourront bien
s’élancer et les autres patineront. »
Quel est votre feeling après la course du Qatar où vous
aviez le potentiel mais n’avez pas pu complètement le montrer
?
« Mon feeling est OK (rires) ! La course au Qatar était
vraiment intéressante en ce qui concerne le rythme mais je
travaille pour avoir une approche différente afin d’être plus fort
durant le weekend, et avant tout le dimanche. J’ai fait un très bon
travail le samedi et le dimanche a été plutôt bon : j’ai simplement
perdu trop de temps (au départ). Mais mon rythme n’était quand même
pas un rythme pour le podium et la Ducati n’était pas aussi forte
qu’elle l’était l’année dernière : nous avons eu quelques problèmes
que nous n’avons pas pu résoudre durant le weekend. Nous
travaillons là-dessus et j’ai pu voir que nous ne sommes pas
complètement prêts pour le podium en ce qui concerne le rythme,
même si Enea a remporté la course avec une Ducati. En ce qui
concerne le nouveau package, je ne me plains pas car je pense qu’il
est très bon et qu’il est très difficile de décrire une différence
avec la moto de l’année dernière, mais le package n’était pas celui
pour être vraiment plus rapide. Je prends donc toutes les
informations, je prends mes points, et c’est pourquoi je me sens
bien : j’ai vraiment confiance dans le travail que je fais pour
progresser. J’espère simplement que je ferai ces améliorations,
mais je ne m’affole pas pour ça: je travaille, et si ça doit venir
ça viendra. »
L’année dernière, les Ducati étaient imbattables
lors des départs. Que s’est-il passé avec les GP 22 qui ont eu des
difficultés au Qatar dans ce domaine ?
« Bonne
question (rires) ! Les Ducati étaient très fortes au départ en
début de saison dernière car nous étions en avance en ce qui
concerne les différentes stratégies de départ. Puis les autres
constructeurs ont progressé durant la saison et avant tout dans la
deuxième partie de saison: tous les gars partaient vraiment
vraiment vite ! Il est donc devenu plus difficile de vraiment voir
une différence et de prendre un avantage là-dessus. Et en essayant
encore plus d’avoir un avantage, vous faites parfois un pas en
arrière. C’est ce qui s’est passé pour moi.
Pourquoi quasiment tous les pilotes Ducati ont raté leur départ
il y a deux semaines au Qatar ? Je ne sais pas. Peut-être que tout
le système n’a pas fonctionné parfaitement, et comme les autres ont
progressé avec peut-être plus de régularité, nous essayons de faire
encore mieux mais nous avons fait ce petit pas en arrière. Voilà
pourquoi. La performance est là mais nous devons avoir plus de
régularité pour avoir plus de chances de bien faire à chaque fois,
car comme je l’ai dit, je peux vraiment très bien partir mais 2
fois sur 10. »
Pecco Bagnaia a déclaré qu’il essayait trop de choses
pendant les tests et le premier weekend de course, ce qui n’était
pas la meilleure préparation pour celle-ci. Ressentez-vous la même
chose ?
« C’est difficile car c’est le dur travail
des pilotes d’usine, même si nous avons également des choses à
tester dans le team Pramac puisque nous avons également des motos
d’usine. Mais en faisant partie d’une marque comme Ducati, nous
savons qu’il y a beaucoup de choses que nous pouvons essayer,
peut-être plus que chez les constructeurs japonais, et quand les
choses fonctionnent, il semble que nous sommes en avance sur tout
le monde et surfons dessus, mais quand les choses fonctionnent
moins nous commençons à nous demander si nous n’en faisons
peut-être pas trop et si nous ne devons pas conserver davantage ce
qui est bien. Mais en faisant comme ça, vous faites dans le style
Yamaha dont on peut parfois dire « ils n’en font jamais trop
avec le moteur ». C’est toujours cet équilibre, et après la
course, oui, on peut faire des commentaires comme ça. Si nous
avions davantage de tests, nous aurions bien sûr le temps de tout
tester et d’utiliser les trois jours pour travailler sur les
réglages et trouver notre base. Mais nous avons eu deux jours en
Malaisie et trois jours ici, mais les trois jours ici
correspondaient seulement à une journée car les deux premières
journées ont seulement servi à nettoyer la piste. Cela rend la
situation difficile à gérer. »
La météo annonce de bonnes averses ce week-end. Comment
vois-tu celui-ci ?
« S’il pleut, ce sera bien pour
ne pas se fracasser physiquement, par ce que c’est vrai qu’il fait
vraiment chaud : tu sors de l’office, tu as déjà trop chaud ! En
fait, le ciel est hyper bleu et le soleil tape très fort. Pour la
pluie, je crois que c’est la période, un genre de saison des pluies
où pendant trois mois ils t’annoncent de la pluie… et il ne tombe
rien (rires) ! Mais s’il pleut, ce sera un avantage pour moi, et
même si la piste est sale je peux me débrouiller: en général, avec
des pneus pluie, je m’en sors bien, donc ça peut être à mon
avantage et ça me plairait bien. Et si ce n’est pas le cas, on fera
quand même. »
Les Ducati n’utilisent plus le spoiler de bras
oscillant. Sais-tu pourquoi ?
« Non, pour la
question technique, je ne sais pas. Je n’ai même pas fait gaffe car
je ne m’occupe pas trop du technique car il y a déjà trop de choses
à faire en pilote. »
A priori, tous les pneus sont différents de ceux des
essais : est-ce un motif d’inquiétude ou pas ?
« Non, mais je n’ai même pas encore fait le briefing technique.
Mais dans tous les cas, non ! C’est une nouvelle piste et ils ont
dû changer un petit quelque chose. Peut-être que ça peut aider KTM
parce que je sais que peut-être que KTM peut retrouver le pneu
avant qu’ils avaient perdu et qu’ils aimaient beaucoup. Nous, comme
on a quand même un avant plutôt bon, il faut qu’on arrive à pouvoir
s’adapter assez rapidement sur le pneu avant. »