Ce jeudi 31 mars 2022, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le Circuit de Termas de Rio Hondo en prélude au Grand Prix d’Argentine.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui a déjà gagné deux fois en Argentine en Moto2 et occupe la 5e place du championnat.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Quelle est votre réaction au
report des séances du vendredi à cause du matériel qui manque
?
« Ça va être très dur pour les teams qui n’ont
rien reçu car ils n’auront qu’une nuit pour faire le travail qui
prend généralement 48 heures. Ce sera donc très dur. Heureusement,
pour Pramac, nous avons tout reçu donc nous sommes prêts. Je pense
qu’ils ont bien géré pour le samedi : ce sera une grosse journée
mais il y aura assez de séances pour s’habituer à la piste, et je
suppose pour la nettoyer car cela fait longtemps que nous n’avons
pas couru ici, donc habituellement nous avons d’abord une sensation
de glisse avant de mieux se sentir. Samedi sera donc une grosse
journée mais pour ma part, j’aime la piste ici, donc le changement
d’horaire permettra quand même d’espérer un bon résultat.
»
Johann, on sait que vous aimez cette piste, avec deux
victoires en Moto2 et un podium en MotoGP…
« Oui,
depuis la Moto2 j’ai de bons souvenirs. Cela semble être une piste
rapide avec de longs et rapides virages, et c’est peut-être
pourquoi je me sens plutôt à l’aise. Et avec la Yamaha en MotoGP,
j’ai également eu de bons résultats: En 2017, puis un un podium en
2018 et en me battant presque pour la victoire quand Cal
(Crutchlow) a remporté la course. Ensuite, la saison 2019, c’était
plus difficile avec la KTM. Deux années sans l’Argentine, cela a
été long, et maintenant que je me sens bien sur la Ducati, je
continue à progresser sur la Ducati sur le feeling mais je suis sûr
qu’il peut être encore meilleur afin de vraiment utiliser le
potentiel complet de la moto, j’espère faire un très bon résultat
si je le peux le faire ici. À coup sûr, le podium de Mandalika me
procure un bon élan, mais nous devrons voir puisque les horaires
ont changé. Samedi sera long donc nous devrons en même temps être
malins pour faire un bon travail tout en étant aussi rapides que
possible afin de préparer la qualification. »
Ce circuit offre a priori peu d’adhérence. Est-ce un
point d’interrogation pour vous ce weekend ?
«
Nous devrons voir ! Quand la piste est plutôt sale, même si
c’est difficile je suis en mesure de trouver certaines limites.
Puis quand l’adhérence améliore, j’ai parfois le problème opposé et
je n’attaque pas assez sur la moto. C’est donc trop difficile à
dire avant de pouvoir prendre la piste car le tracé est différent
et peut-être qu’on peut avoir un feeling différent et que cela aide
beaucoup. »
Pensez-vous qu’un weekend de deux jours serait une bonne
chose puisqu’il y a de plus en plus de Grands Prix ?
«
Hier soir, nous en avons parlé avec l’équipe et rigolé en
disant que deux jours pourraient être suffisants, mais je pense que
si vous avez l’expérience, vous pouvez apprécier d’avoir seulement
deux jours, car comme Fabio l’a dit, si la moto est prête et que
vous avez toutes vos références de la piste, vous pouvez peut-être
avoir davantage de chances de faire une très belle course. Mais
pour travailler et progresser en tant que pilote, et aussi mieux
travailler techniquement avec la moto, c’est toujours mieux d’avoir
trois jours. Clairement, si dans le futur on a deux jours, ils
économiseront de l’argent car il y aura une nuit de moins à l’hôtel
et cela fera faire des économies à notre sorte de village. C’est
juste une discussion de comptoir, mais je pense que ce ne serait
pas bon pour le sport: pour le spectacle oui, mais pas pour le
sport. »
Le ride height device avant sera interdit l’année
prochaine. Est-ce une bonne décision ?
« Alors on
devra bien s’en servir cette année pour avoir un avantage (rires) !
Je pense que c’est intéressant pour le développement car quand
Ducati l’a apporté, nous avons eu un feeling très intéressant. Puis
les autres constructeurs ont également pu le faire et on a pu voir
comment cela fonctionnait pour eux. Donc Ils l’ont peut-être banni
pour limiter un peu ce genre de développement, mais je ne pense pas
qu’il s’agit d’un développement qui rend la moto plus dangereuse.
C’est donc dommage pour Ducati car ils aiment jouer avec ça et en
tirer un avantage mais nous nous adapterons. Je ne pense pas que
c’est plus dangereux, mais nous devrons bien l’utiliser cette
saison. »
On a vu la nouvelle chicane au Red Bull Ring. Qu’en
pensez-vous ?
« Ils ont fait un gros travail !
C’est vrai que lors de la commission de sécurité, nous avons dit
qu’une chicane serait peut-être la meilleure solution, mais quand
nous l’avons vu sur le plan, cela a été comme un choc. Nous avons
pensé que cela ne fonctionnerait peut-être pas de la façon dont ils
l’ont faite, mais nous devrons nous adapter. Il y a toujours la
ligne droite au milieu de la chicane, donc j’espère que personne
n’oubliera de passer par la chicane lors de la FP1 au mois d’août
(allusion à son accident), mais nous devrons nous adapter. Je pense
que de la façon dont c’est fait, nous aurons juste le temps
d’arriver peut-être en quatrième, même pas en cinquième, donc on
n’arrivera pas trop vite, on passera la chicane puis on arrivera à
l’ex-virage 3 à faible vitesse. Cela devient une piste comme en
Formule 1, donc nous devrons nous adapter. »
Entre l’Indonésie il y a deux semaines et l’Argentine
aujourd’hui, comment faites-vous pour gérer le décalage horaire
?
« Normalement, de l’est à l’ouest, c’est plus
facile d’affronter le décalage horaire. Heureusement, nous avons eu
une semaine à la maison. Je sais que quand Jack (Miller) est parti
en Floride, c’est lui qui avait raison, mais la plupart de nous
devions rentrer en Europe, ce qui était une sorte de demie étape.
En venant ici, vous pouvez ressentir que vous étiez à l’opposé il y
a deux semaines, car comme je l’ai dit, il est plus facile
d’affronter le décalage horaire d’Est en Ouest, mais les premiers
jours ont été assez étranges en se réveillant à de nombreuses
reprises durant la nuit. Mais nous faisons un joli travail donc
personnellement j’aime bien ce genre de tour du monde et nous
pouvons nous adapter en arrivant un peu avant. Heureusement, nous
voyageons en business class, pas tout le monde mais les pilotes, et
cela aide beaucoup pour se reposer. »
Pensez-vous qu’un weekend de deux jours avantage un des
constructeurs, comme celui qui a le plus de données ?
« Nous verrons ! La plus grosse chose est de vraiment s’adapter
au revêtement et à l’adhérence de la piste, et dans ce domaine, il
y a des pilotes qui se sentent mieux et d’autres moins bien.
Peut-être qu’en ayant seulement deux jours on peut avoir un plus
grand écart que d’habitude entre les pilotes, car maintenant tout
le monde est très proche ce qui rend la catégorie très difficile.
Donc peut-être qu’avec une seule journée d’essais le samedi avant
la course, cela pourra engendrer un écart plus important.
»