Le week-end en Inde, nouvelle destination au calendrier MotoGP, commence si mal qu’on espère simplement qu’il pourra avoir lieu !
On savait déjà que le circuit de Buddh était en attente d’une homologation de dernière minute (elle devrait intervenir jeudi) et de l’approbation des pilotes quant à un éventuel problème de sécurité liée à un mur très/trop proche de la piste.
Mais tout cela viendra en son temps, après le casse-tête inextricable des démarches administratives nécessaires pour envoyer le matériel et les hommes dans ce beau pays. Tout a commencé par des formulaires interminables décrivant chaque pièce des centaines de tonnes de matériel envoyées par avion-cargo au pays de Bouddha, dont le nom du circuit est tiré. Soit !
Mais la situation s’est notablement compliquée ces derniers jours avec le problème des visas. L’obtention de ces derniers a été confiée à une agence de voyages spécialisée indienne, Fairstreet Sports, et les demandes ont été faites entre fin juillet et début août. Mais, à quelques heures de prendre l’avion ce lundi, une bonne partie du paddock n’avait toujours rien reçu.
Les exemples sont innombrables, et de nombreuses personnes ont déjà perdu leurs billets d’avion le week-end dernier, faute de pouvoir embarquer sans visa. Elles doivent donc attendre en Europe en espérant recevoir le sésame dans les prochaines heures et trouver un nouveau vol d’ici mercredi.
Chez Ducati, seules deux personnes avaient reçu leur visa ce week-end, et les journalistes ne sont pas mieux lotis, comme en témoignent les problèmes rencontrés par l’AFP, l’Equipe et nos confrères britanniques.
La liste étant interminable, nous avons contacté Hervé Poncharal lundi après-midi pour connaître la situation de l’équipe Tech3. Elle ne faisait déjà pas rêver…
« Nous sommes à l’aéroport de Hyères-Toulon où nous devions décoller à 18 heures. En raison de la situation météorologique, nous devrons être dans l’avion à 18 heures mais celui-ci ne décollera pas avant 20 heures. En ce qui concerne les visas, trois quarts de l’équipe MotoGP les a obtenus ces dernières heures, mais pour le quart restant et pour toute l’équipe Moto3, rien pour le moment ! Normalement, je devrais dormir ce soir à Charles De Gaulle et décoller mardi matin avec toute l’équipe pour l’Inde, mais si nous ne recevons pas les visas cette nuit, je devrais laisser plus de la moitié de l’équipe à Paris, dans l’attente des visas et d’un nouveau vol. Bien sûr, dans ce cas les billets d’avion seront perdus et nous devrons en racheter de nouveaux. »
Nous avons senti le patron de l’équipe Tech3 très énervé par cette situation, à l’entame d’un périple qui ne comporte pas moins de huit Grands Prix en 10 semaines, et qui commence par une destination si exotique que chaque usine a détaché un médecin pour accompagner son team, avec quantité de médicaments et d’antibiotiques, à prendre avant, pendant et après le Grand Prix de l’Inde. Que celui-ci ait lieu ou pas !
Ce matin, nous avons reparlé avec l’homme de Bormes les Mimosas. La situation s’est encore aggravée durant cette nième nuit blanche: devant l’impossibilité d’obtenir des visas de travail, l’agence concernée demande maintenant aux personnes bloquées dans les aéroports de faire une demande de visa touristique ! Plusieurs centaines de personnes sont concernées, bloquées dans différents aéroports à travers l’Europe.
Nous vous épargnons les détails de cet immense capharnaüm et reprenons simplement la conclusion d’un Hervé Poncharal à la voix bien fatiguée : « Plus jamais ça ! Ceci-dit, sur place, d’après les contacts à qui j’ai parlé, tout semble nickel. »
Difficile de rester zen dans ces conditions, alors que le week-end n’a pas encore commencé…