Il y a encore un an, le pilote italien roulait aux avant-postes et décrochait des podiums avec l’équipe officielle Suzuki. Auparavant, il réalisait aussi de bons résultats avec Ducati, et avait même remporté sa première victoire. Mais cette année, il doit quelque peu oublier l’idée de briller pour faire avancer le projet Aprilia, qui n’est pas encore au niveau de ses adversaires. Une situation difficile à vivre et qui lui fait parfois avoir des regrets sur ses décisions passées.
Après un début de saison très compliqué, Andrea Iannone est enfin un peu plus compétitif, et a d’ailleurs décroché un top 10 et une 11e place sur les deux derniers Grands Prix, malgré une absence pour blessure. Des résultats qui lui permettent de souffler enfin un peu et de mieux vivre la situation. « Ne pas gagner ou ne pas se battre pour les places qui comptent, cela laisse toujours des traces » a-t-il expliqué à GPOne.
« Surtout quand, lorsque vous êtes en piste, vous êtes conscient de pouvoir le faire. Même lorsque vous avez du mal, vous pouvez comprendre où vous pouvez progresser, où vous pouvez faire la différence et où la moto vous pénalise. Je suis très critique et sincère avec moi-même. Lorsque je réalise que cela ne vient pas car c’est ma faute, je dis aux gars « c’est moi qui dois progresser ». »
Pour autant, même si le pilote se remet en question, beaucoup de choses restent encore à améliorer du côté de son constructeur. Il reste toutefois confiant par rapport aux capacités de ce dernier : « Naturellement, un pilote aimerait être en mesure de courir chaque dimanche pour gagner et, lorsque vous ne pouvez pas, tout devient plus difficile. Mais le désir est toujours là, et je vous garantis que de mon côté, mais aussi celui d’Aprilia, qui a beaucoup gagné, l’engagement est là. Aprilia n’est pas en MotoGP pour être derrière. Le team est là pour revenir au plus haut niveau, tout comme moi. »
Bien évidemment, même s’il est toujours motivé, Iannone ne peut éviter de penser aux opportunités qu’il a manquées, notamment une de Ducati par le passé. Il reste cependant évasif sur l’offre qu’il avait reçue : « Vous voulez savoir si j’ai des regrets ? Oui, j’aurais pu répondre différemment à un appel que j’ai reçu. J’aurais dû dire « oui » au lieu de « non ». Mais cela faisait partie de mon aventure. Je suis plus réaliste aujourd’hui, plus patient et moins instinctif. Bien sûr, avec l’expérience, j’aurais dit « oui » aujourd’hui, et c’est difficile de l’admettre, notamment car je suis très fier. Mais vous avez souvent tort et vous le payez, alors vous retroussez vos manches et vous passez à autre chose. »