Le patron du team LCR, dont le nom Lucio Cecchinello représente les deux premières lettres du trigramme identifiant la structure satellite Honda, a une expérience affirmée des Japonais impliqués en Grand Prix. En tant que responsable, il côtoie régulièrement les décideurs, mais comme pilote, il se souvient de ses homologues venus du pays du soleil levant… Et surtout de leur approche particulière de la course. La retrouve-t-il chez son pilote Takaaki Nakagami ? La réponse vaut le détour …
Avant d’être patron d’écurie, Lucio Cecchinello a été un bouillant pilote de feue la 125. Et il s’est frotté à une génération de pilotes japonais dont il se souvient parfaitement, d’autant plus qu’il en a eu un dans son box en la personne de Noboru «Nobby» Ueda, 13 fois vainqueur en Grand Prix et qui a joué le championnat dans la catégorie 125 cm3 en 1994 et 1997.
L’Italien se rappelle dans des propos rapportés par Speedweek : « c’était un coéquipier fantastique et un excellent pilote ». Et le patron de 51 ans ajoute. « De mon point de vue, Nobby était, comme les autres pilotes japonais Honda des années 1990 ou du début des années 2000, un pilote très agressif. Ils étaient tous très forts. Ils n’ont jamais eu peur. Ils avaient une forte mentalité de samouraï ou de kamikaze ».
Une génération où l’on trouvait aussi Kazuto Sakata, Tomomi Manako et Masao Azuma. «Je pense que la plus grande force des pilotes asiatiques, et surtout japonais, par rapport aux pilotes occidentaux, c’est que lorsqu’ils ont un objectif, ils s’y engagent. Vous abordez cet objectif avec une mentalité très forte. Ils étaient presque prêts à risquer leur vie pour atteindre cet objectif. Ce fut une bonne leçon pour moi », a déclaré Cecchinello, qui a mis fin à sa carrière active à la fin de la saison 2003 et s’est depuis concentré entièrement sur son équipe.
Cecchinello décrit Nakagami comme plus pragmatique que ses aînés
Lucio Cecchinello a un pilote japonais dans son équipe MotoGP en la personne de Takaaki Nakagami. Retrouve-t-il la même mentalité chez son pensionnaire de 28 ans ? Il répond : « comparé aux pilotes japonais des années 90, Taka est un peu plus calme, il est plus pragmatique, mais résolument engagé, très concentré et déterminé. Sa détermination est la clé ».
En 2020, «Taka » a montré sa meilleure saison MotoGP à ce jour avec, notamment, une pole position. Mais c‘est le débutant Alex Marquez qui a ramené les deux seuls podiums de Honda en cette année particulière, et notamment marquée par le forfait du taulier Marc Marquez, dont la mentalités est aussi assez unique en son genre…