Au vu des résultats de 2021, Honda n’est pas forcément le constructeur le plus attirant pour un pilote qui voudrait tenter une nouvelle aventure. Mais en écoutant les ingénieurs HRC parler de leur prochaine RC213V, c’est peut-être dans le box du blason ailé que le même pourrait y trouver cette convergence de vue voulant chambouler l’existant pour se donner les moyens de partir à l’assaut de la maison rouge Ducati. Ainsi, avec des mots bien choisis, Takeo Yokoyama, l’ingénieur Honda, a précisé la nouvelle démarche en cours à Tokyo. Un discours qu’un Fabio Quartararo souhaiterait certainement aussi sortir des ateliers d’Iwata…
Mais chez Yamaha, le ton se veut moins martial. Le terme « évolution » reste le maître mot alors que chez Honda, on affirme carrément sur motogp.com : « c’est la première fois dans l’histoire que tout le monde travaille depuis deux ans sur le développement du moteur, donc je pense qu’il y aura un changement majeur dans les performances, même si le développement a été quelque peu contraint par la situation pandémique » prédit Yokoyama san.
« Techniquement parlant, ce que nous voulons atteindre, c’est utiliser plus efficacement le pneu arrière. C’est clair, la saison dernière était la deuxième année avec ce pneu et nous avons commencé à comprendre comment utiliser le pneu. Nous voulons gagner le titre ! » affirme le directeur technique du HRC. « À la fin de la saison dernière, la façon de rouler de nos pilotes a changé, car nous avons commencé à comprendre de plus en plus comment fonctionnait le pneu arrière ».
Honda assumerait la remise en cause que Quartararo suggère à Yamaha
« L’année dernière, il y avait des limites à ce que nous pouvions faire avec la moto. Le développement du moteur s’est bloqué à cause de Covid. Nous ne pouvions donc pas changer radicalement les choses. Cependant, notre compréhension s’est améliorée, alors maintenant nous mettons tout ce que nous avons appris sur notre vélo 2022 » assure-t-il.
Puis Yokoyama précise : « quand nous perdons, quand les résultats sont mauvais, il est plus facile de faire un changement radical. Quand on gagne c’est plus difficile de faire un changement radical, c’est vrai aussi ». De quoi sensibiliser un Fabio Quartararo qui a apporté le titre mondial à une usine Yamaha qui, selon le raisonnement de l’homme de Honda, n’aurait ainsi aucune raison de se remettre en cause. Ce que demande pourtant peu ou prou le tricolore aux hommes d’Iwata. Honda pourrait de fait avoir une écoute attentive de la part d’un tricolore qui espère qu’à 22 ans, il n’en est qu’au début de sa collection de titres mondiaux.