Silverstone est un petit village situé au sud de la ville de Northampton, et à 100 kilomètres au nord-ouest de Londres.
Construit en 1943 comme des centaines d’aérodromes construits pour défendre les côtes britanniques et pour lancer des attaques de bombardiers sur l’Europe continentale, l’aérodrome de Silverstone est devenu la base de la 17e unité d’entraînement opérationnel de la Royal Air Forces. Sa fonction première était d’enseigner aux équipages aériens le pilotage des bombardiers bimoteurs Vickers Wellington.
De toute évidence, de tels gros avions ne pouvaient pas opérer sur de petits aérodromes en herbe et Silverstone était donc équipé de trois pistes, dont deux en bitume, l’une de 882 mètres de long et l’autre de plus de 1000 mètres.
Comme tant d’aérodromes de guerre, Silverstone a été désaffecté dès la fin de la guerre, ce qui convenait très bien à un certain Maurice Geoghegan qui s’en est servi en 1946 pour exploiter sa nouvelle voiture de sport Frazer-Nash sur un tracé primitif constituant grosso-modo un huit avec les pistes et les runways. Il était si heureux de pouvoir y tester pleinement sa voiture qu’il en a parlé à quelques-uns de ses amis et, en 1947, une course illégale a été organisée avec une douzaine de voitures. La légende raconte que cette course est devenue connue sous le nom de « The Mutton Grand Prix » à la suite de la collision de Geoghegans avec un mouton errant…
A cette époque, le RAC (Royal Automobile Club) parcourait le pays à la recherche d’un lieu pour la manche britannique de la nouvelle série de Grands Prix de Formule 1. L’histoire du « Mutton GP » leur est revenue aux oreilles et, de fil en aiguille, ils ont loué l’ancienne base de la Royal Air Force à l’armée pour y organiser un premier GP de Formule1. Celui-ci est remporté en 1948 par Luigi Villoresi au volant d’une Maserati, devant 100 000 personnes parquées entre de bottes de paille, des cordes et des barrières en toile. L’Italien déchaine la foule en s’imposant depuis le fond de grille, pour être arrivé trop tard pour les essais officiels…
Le premier tracé de 3,67 milles, qui faisait foncer les voitures vers le point de croisement central, de face et à une vitesse vertigineuse, a été jugé trop dangereux et a été modifié dès l’année suivante.
Mais l’histoire était en marche et, aujourd’hui encore, Silverstone est plus que jamais le creuset du monde de la F1.
Côté motos, le premier Grand Prix qui s’est tenu à Silverstone en 1977 a également été le premier Grand Prix moto à se tenir sur le continent britannique, après que la manche britannique du championnat du monde se soit déroulée depuis 1949 sur le circuit de l’île de Man, long de 60,72 km.
Sur un tracé de 4,71 km, les vainqueurs de ce premier Grand Prix à Silverstone, le dernier de la saison 1977, ont été Pat Hennen (Suzuki) en 500cc, Kork Ballington (Yamaha) en 350cc et 250cc, et Pierluigi Conforti (Morbidelli) en 125cc.
Ce sera également le dernier Grand Prix pour Giacomo Agostini.
Le British Grand Prix s’est tenu à Silverstone jusqu’en 1986 avant de migrer à Donington Park puis d’y revenir à partir de 2010, après 23 ans d’absence, sur un tracé de circuit de nombreuses fois révisés et porté à 5,9 km.
En 2018, contrairement aux essais les courses n’ont pas pu s’y dérouler, à cause d’une pluie torrentielle. Le circuit a connu un dernier resurfaçage en 2019 (en plusieurs épisodes, après de nombreuses polémiques) et l’édition 2020 a été annulée pour cause de Covid.
A ce jour, Angel Nieto et Kork Ballington sont les pilotes les plus victorieux à Silverstone, avec 6 succès chacun.
Depuis le retour au calendrier en 2010, les vainqueurs MotoGP ont été Jorge Lorenzo (2010, 2012 et 2013), Casey Stoner (2011), Marc Marquez (2014), Valentino Rossi (2015), Maverick Vinales (2016), Andrea Dovizioso (2017) et Alex Rins (2019).
Faites vos jeux…