Quid de l’après coronavirus en MotoGP ? Sur le pronostic, en ce mois d’avril, personne n’ose se découvrir d’un fil mais tout le monde est déjà d’accord sur un point bien avant mai : on ne fera pas ce qu’il nous plait. Le patron de l’IRTA qu’est Hervé Poncharal, citoyen d’un pays qui sortira progressivement de son confinement le 11 mai prochain, rappelle qu’à l’approche de l’été, tout le paddock continuera à marcher sur une fine pellicule de glace…
En moins de deux mois, le coronavirus a défait notre monde qui, de fait, est décidément bien moins solide qu’on ne le pensait. En MotoGP, tous les plans échafaudés avant cette pandémie ont été rangés au rayon des souvenirs. Des contrats essentiels entre les constructeurs, l’association des teams et le promoteur Dorna devaient être finalisés pour définir une feuille de route jusqu’en 2026. Mais la pandémie a mis tout ce beau monde dans l’impasse sans mention d’un itinéraire bis.
Les discussions sur une prolongation avaient déjà commencé il y a quelque temps, mais compte tenu de la situation initiale modifiée, elles doivent être complètement réévaluées, comme l’a souligné le président de l’IRTA, Hervé Poncharal, dans une interview avec « GPspirit ». « Le monde sera différent, j’en suis sûr » déclare le Français.
« Lorsque nous avons commencé à parler de la nouvelle période contractuelle de 2022 à 2026 – avec la Dorna, la MSMA et la FIM – c’était fin 2018, début 2019. Tout ce que nous avons convenu, nous devons plus ou moins maintenant le jeter aux oubliettes », précise le patron du team Tech3.
« Les constructeurs seront dans une situation complètement différente, notamment financière. Certains sponsors pourraient être perdus », a expliqué Hervé. « Nous devons donc repenser, mais avant tout, nous devons attendre et voir. Cela ne sert à rien de prendre une décision avant de savoir si nous pouvons encore courir en 2020. »
Comme Carmelo Ezepelta, le patron de Dorna, Poncharal, souligne : « nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir. Chacun de nous veut retourner à la course le plus rapidement possible. Mais si cela ne fonctionne pas, nous devons attendre et voir comment l’économie mondiale se comportera en 2021 et qui sera prêt à accueillir un Grand Prix. »
Ce n’est qu’alors qu’il sera possible de discuter des questions techniques, du calendrier et de l’avenir. « Peut-être que tout se rétablira rapidement, peut-être que cela prendra plus de temps. Personne ne peut le dire pour le moment. Nous sommes tous dans un brouillard très épais qui doit d’abord être dégagé », a déclaré le président de l’IRTA.
Néanmoins, Poncharal se veut confiant et optimiste : « c’est une situation extrêmement difficile, mais si nous sommes assez intelligents et courageux, nous survivrons et le MotoGP sera, espérons-le, encore meilleur et plus fort lorsque nous reviendrons sur la piste. » On ne peut que partager cet espoir…