En quittant Yamaha après une longue période de collaboration ponctuée par un titre en 250, et un bon parcours en MotoGP, pour un projet KTM encore naissant, Hervé Poncharal avait donné l’impression de lâcher la proie pour l’ombre. Mais le patron de Tech3 est connu pour avoir un nez creux. Après un peu plus d’une demi-saison comme satellite de la maison autrichienne, le Français fait un premier bilan. Et il ne regrette rien !
Hervé Poncharal se félicite chaque jour d’avoir changé son fusil d’épaule. Il a quitté le clan Yamaha pour épouser la cause KTM, une audace d’ores et déjà justifiée tel qu’il l’explique sur les ondes de Speedweek : « KTM et Red Bull sont des partenaires incroyables pour moi » a déclaré le patron de Tech3. « En 25 ans, j’ai travaillé avec mon équipe avec Honda, Suzuki et Yamaha. Mais ce que je vis actuellement sont les meilleures années de ma carrière. Bien sûr, je suis intéressé par les résultats. Et je suis convaincu que nous allons nous améliorer. Mais pour le moment, la façon de travailler est pour moi parfaite. »
« Au début de cette saison, nous ne nous connaissions pas. À ce jour, nous sommes beaucoup plus intégrés chez KTM. J’aime ça. Je suis heureux avec KTM. Et quand je vois ce que fait le directeur des sports, Pit Beirer, de combien de séries de courses et de championnats il est responsable, je dis Chapeau ! »
Poncharal aime aussi la simplicité de KTM. « Stefan Pierer a rencontré Carmelo Ezpeleta, PDG de Dorna, au Grand Prix de Spielberg et il a prolongé le contrat MotoGP jusqu’à la fin de 2026. Aucun autre fabricant ne l’a fait jusqu’à présent. Seul KTM a signé un nouveau contrat de cinq ans ! KTM ne se plaint pas non plus de l’éventuelle extension du calendrier au 22 Grand Prix. Stefan Pierer a déclaré à Carmelo Ezpeleta : « Vous êtes le promoteur du MotoGP, vous êtes le maître, nous vous suivons. Parce que le MotoGP est le championnat dans lequel il faut être présent. Si vous voulez 22 courses, cela ne nous dérange pas ». »
Un style direct qui peut aussi réserver des surprises, comme le départ annoncé dans ce même Grand Prix d’Autriche du Moto2. Mais là aussi, il n’y pas de problème à signaler de la part du tricolore : « lorsque Stefan Pierer, Hubert Trunkenpolz et Pit Beirer ont déclaré en Autriche qu’ils aimeraient me voir participer au Moto3 en 2020, j’ai accepté cette demande. Parce que j’ai d’excellentes relations avec Stefan, Hubert et Pit. Ils sont les patrons, je les respecte et je les aime beaucoup. Parfois, ils prennent des décisions difficiles et imprévisibles. Ils n’ont pas seulement une passion pour le sport moto, ils ont aussi une vision d’ensemble. Stefan Pierer et Hubert Trunkenpolz ont l’habitude de prendre des décisions parfois impopulaires. Je suis heureux d’avoir un partenariat avec une usine où les grands patrons sont passionnés de compétition et où je peux avoir un contact direct avec les décideurs. C’est quelque chose d’inimaginable avec Yamaha, Suzuki, Honda ou Ducati. Jamais. J’ai un grand respect pour les personnes responsables chez KTM. »
