Carmelo Ezpeleta a peut-être eu le tort, dans une interview, de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas dans le paddock. Et à quel sujet ? D’une saison 2020 à passer d’ores et déjà par pertes et profits. Sa remarque sur l’idée que nous passerions une année sans voir le moindre Grand Prix a fait du bruit, tellement d’ailleurs qu’il a voulu rectifier le tir dans un autre entretien avant de se fendre d’un communiqué officiel estampillé Dorna. Mais le coup était parti et son écho porte jusqu’à un Hervé Poncharal qui, pourtant, n’est pas du genre à broyer du noir, loin de là. Et pourtant…
C’est comme un coup sur la tête. Parler d’une année entière sans voir le moindre Grand Prix, alors, qu’il y a seulement un mois, on débattait sur une saison à 19 courses se terminant très tard dans l’année, voire au début 2021, c’est comme vivre une chute libre après avoir été poussé par surprise… On ne veut pas y croire. Et pourtant, sur GPspirit et malgré un communiqué de Dorna voulant nous convaincre que rien n’était perdu, voilà qu’Hervé Poncharal nous condamne aux fleurs du mal. C’est le bouquet !
Il explique ainsi son point de vue : « le pire des scénarios serait de ne pas participer à des courses cette année. Je ne veux pas être pessimiste et je pense que nous devrions envoyer des signaux positifs au monde. Mais il y a une forte probabilité qu’il n’y ait pas de courses en 2020 », explique le Français..
On rappellera qu’il sait très bien de quoi il parle puisqu’il n’est pas seulement le patron du team Red Bull KTM Tech3. Il est aussi président de l’IRTA, l’association des teams, et il a Carmelo Ezpeleta pratiquement tous les jours au téléphone…
« Le virus continue de se propager. Il faudra beaucoup de temps avant que nous puissions vivre et voyager à nouveau librement. Le paddock est composé de tant de nationalités différentes », a déclaré le tricolore, décrivant ainsi le plus grand obstacle pour revenir à une saison normale. « Il faudra beaucoup de temps avant que ces personnes puissent à nouveau voyager librement. »
Cependant, après nous avoir mis KO, il nous passe l’éponge fraîche et humide pour nous ranimer… « Le meilleur scénario possible est de dix courses en ce moment. Je ne pense pas que ce soit très probable, mais j’espère que oui. Dix courses seraient fantastiques. Ensuite, nous pourrions être très heureux à la fin de la saison 2020. »
Reste que s’il y a des courses, à court, moyen ou long terme, il faudra des participants. L’essentiel, pour le moment, est donc de les préserver : « les équipes d’usine auront également des problèmes, mais elles survivront. Pour les équipes Moto3 et Moto2 ainsi que les équipes privées en MotoGP, il s’agira de survie », prédit Poncharal. « Si nous laissons les équipes mourir, il sera extrêmement difficile de tout reconstruire. » Sur ce plan, le paddock s’est uni dans un plan de sauvegarde d’activité qui est tout à son honneur…