Entre Miguel Oliveira et le team Tech3, il y a à présent un lien qui les unira devant l’histoire. Un cap qui a décidé le Portugais à en franchir un autre puisqu’il amènera bientôt son amour d’enfance devant l’autel pour le meilleur et pour le pire. Avec Hervé Poncharal, l’affection reste professionnelle et ce dernier ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur son pilote lusitanien. Il lui décèle même des gènes anglo-saxons, au travers d’un sang froid qui mériterait d’être acquis par d’autres que le palmarès classe pourtant parmi les meilleurs…
Sa discrétion et sa présentation générale de gendre parfait n’a pas fait de Miguel Oliveira la vedette excentrique que l’on aime suivre dans un paddock des Grands Prix. Cependant, le Portugais a fait son chemin et atteint un niveau qui le met dans le haut du panier. D’autant plus depuis le dernier Grand Prix en Styrie, qu’il a remporté. Et ce n’est pas tout le monde qui peut dire qu’il a vaincu en MotoGP…
Le flegme est la caractéristique qui colle le plus au pilote Tech3 qui rejoindra le team officiel KTM en 2021. Pourtant, la Lusitanie n’est pas une contrée du Nord. Hervé Poncharal, son actuel patron explique : « Miguel est très intelligent » commence le Français, illustrant ainsi sa démonstration avec une approche qui pourrait heurter Pol Espargaró. « De nombreux pilotes ont le sang chaud, non seulement dans leur façon de rouler, mais aussi dans leur tête ».
Une explosivité qui ne fait pas tout selon Hervé Poncharal : « je pense que vous devez avoir le sang chaud lorsque vous pilotez, vous devez être agressif car sinon vous n’êtes pas un pilote de course. Mais vous devez aussi rester cool dans une certaine mesure. Miguel est très bon dans ce domaine ». Et il conclut : « pour moi, il est plus britannique que méditerranéen ».
« Il a gardé la tête froide quand les autres étaient trop chauds »
« Vous pensez toujours à faire bouger les choses avec les méditerranéens, mais il a une attitude très calme et humoristique et il me rappelle un Britannique passif », ajoute le patron sur son pilote de 25 ans. Sur Speedweek.com, il cite en exemple à Simon Patterson la concrétisation au Grand Prix de Styrie : « il a gardé la tête froide quand les autres étaient trop chauds. Je ne veux pas dire que c’était prévu parce que ce serait présomptueux et mensonger. Mais il s’attendait à ce que quelque chose se passe et voulait être prêt à en profiter. Et quand c’est arrivé, il a saisi sa chance et a remporté la course ».
Hervé Poncharal termine son argumentation avec cette affirmation qui interpelle : « si vous êtes un gars cool, si vous ne protestez pas trop, si vous réfléchissez avant de parler, beaucoup de gens vous sous-estiment. Ils aiment voir la folie, la colère. Les gens pensent que c’est ainsi qu’il faut être pour être un champion de MotoGP ». A méditer…
