Hervé Poncharal, figure emblématique du paddock MotoGP, n’a pas mâché ses mots en abordant la potentielle confrontation explosive entre Pecco Bagnaia et Marc Marquez, qui pourrait bien devenir chez Ducati le duo le plus redoutable de la saison prochaine. Poncharal, qui a lui-même géré des pilotes en lice pour le titre, partage son admiration pour Gigi Dall’Igna, tout en soulignant les défis colossaux auxquels le directeur général de Ducati Corse pourrait être confronté.
« Gigi est le héros absolu du paddock MotoGP d’aujourd’hui », commence Hervé Poncharal, avant de défendre sur motosprint les innovations techniques qui font actuellement débat. « Beaucoup disent que les motos actuelles sont moches ou n’incarnent pas l’esprit de la course, mais pour moi, ces machines sont la quintessence du progrès. Les idées révolutionnaires que nous voyons aujourd’hui, comme les ailes et le dispositif de départ, viennent de Gigi. Au lieu de chercher à les abolir, je tire mon chapeau pour ses idées. »
Hervé Poncharal : « celui qui a le plus à prouver, c’est Marc Marquez. La pression sera plus forte pour lui »
Mais au-delà de l’admiration pour Dall’Igna, Hervé Poncharal ne cache pas son inquiétude quant à la gestion de deux talents aussi explosifs que Bagnaia et Marquez. « J’enverrais Tardozzi pour les gérer ! », plaisante-t-il, avant de souligner la difficulté de contenir deux « animaux » sur la piste. « Une équipe de rêve peut rapidement devenir un cauchemar s’ils se déchirent. »
Quant à la question de savoir qui pourrait prendre le dessus entre les deux, le patron français reste prudent, tout en laissant entendre que la pression sera plus lourde sur Marquez. « Pecco est calme, il n’a plus grand-chose à prouver. Celui qui a le plus à prouver, c’est Marc. La pression sera plus forte pour lui, et il a tendance à être plus chaud que Pecco. Gigi a déjà les cheveux blancs, mais l’année prochaine, elle pourrait en perdre une partie », ironise Poncharal, avant de conclure avec une pointe d’humour : « Avec sa barbe, Gigi ressemble un peu au diable, et le diable peut toujours trouver la solution. »