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Comme patron de l’IRTA, Hervé Poncharal est au cœur de l’action politique menée en MotoGP et comme responsable de l’écurie Tech3, il vit au quotidien les impératifs économiques et sociaux inhérents à ses responsabilités. Il est donc en première ligne dans ce combat contre un Coronavirus dont les effets pourraient être à la hauteur de la réputation d’un Attila, où l’herbe ne repoussait plus après son passage. C’est dire la tâche qui échoie au généralissime Carmelo Ezpeleta… Le Français, qui est entré en résistance, fait le point.

Pour ce qui est du nouveau fléau du coronavirus, on est encore loin de la bataille des champs catalauniques, où la horde des Huns a été arrêtée, mais le paddock assiégé tient le coup. Et d’abord grâce à sa cohésion et à sa solidarité. Hervé Poncharal rappelle ainsi : « je pense que le MotoGP est le petit miroir du monde. Les nations européennes sont incapables de faire face économiquement à cette situation et la BCE les aide en leur donnant de l’argent. Dans notre monde les pays sont les équipes et la BCE est la Dorna et Bridge Point. »

« Si nous pouvons faire survivre les équipes, nous pouvons recommencer le plus tôt possible. Pour cette raison, nous travaillons ensemble pour aider les équipes de la meilleure des façons, afin qu’elles puissent garder leur personnel. Sinon le temps de récupération s’allongerait. Carmelo l’a compris dès le premier jour et y travaille. Il est le premier pompier qui essaie d’éteindre ce feu et aussi le seul qui a assez d’eau pour le faire. » Et du coup, il entretient la flamme.

Reste qu’il va falloir s’adapter à une nouvelle conjoncture qui sera marquée par des budgets sérieusement écornés et des exigences sanitaires draconiennes. Pour autant, il n’est pas question de faire n’importe quoi : « il n’est pas possible de recommencer avec uniquement le MotoGP. Nous devons toujours comprendre et nous souvenir que la force de notre championnat est venue des trois classes et Carmelo est le premier à le dire. Moto3, Moto2 et MotoGP participeront à chaque course du championnat. C’est ma position et Carmelo est absolument d’accord avec moi. »

 

 

 

On survivra donc ensemble en Grand Prix. Et pour se dégager des marges de manœuvre, on observe ce qui se passe avec la Formule 1 : « MotoGP et F1 ont exactement le même métier et leurs problèmes sont identiques. Nous sommes frères en ce sens » affirme Hervé Poncharal qui fait une précision intéressante : « il est très intéressant pour nous que la Formule 1 envisage de courir un mois avant nous en Autriche, car s’ils parviennent à gérer la situation, je ne vois pas pourquoi nous ne pourrons pas le faire un mois plus tard. »

Il termine dans un long entretien accordé au site GPOne : « nous tenons à garantir le même spectacle qu’auparavant. Nous ne voulons pas de courses en mode dégradé, nous n’accepterons pas de compromis, l’organisation peut être compressée mais le spectacle doit rester le même. » Sous quel format ? « Si nous pouvons organiser plus d’une course sur la même piste, par exemple deux ou même trois, nous soutiendrons cette proposition Ce ne serait peut-être pas la situation idéale, mais pour l’instant, nous devons être pragmatiques : si nous trouvions 4 circuits où nous pourrions courir, cela signifierait pouvoir organiser 8 ou 12 courses. »