En attendant une annonce officielle qui ne saurait plus tarder, c’est au micro du site officiel MotoGP.com qu’Hervé Poncharal s’est pour la première fois exprimé sur le challenge qui l’attendra à partir de 2019.
Raisons de son départ, précisions sur son futur et celui de Johann Zarco, tout est là !
Les raisons :
Hervé Poncharal : « À la fin de l’année
dernière, en Malaisie et à Valencia, lors des deux derniers Grands
Prix, on a été deux fois consécutives sur le podium, un podium sur
le mouillé en Malaisie, un podium sur le sec à Valencia et presque
une victoire à Valencia. Tout le monde s’attendait à avoir quelque
chose de peut-être un peu spécial de la part de Yamaha pour aider
Johann, comme le HRC le fait avec Cal Crutchlow et Ducati avec
Danilo Petrucci. Cela n’est pas venu même si, comme nous l’avons
prouvé ce soir à Doha, le soutien et la moto que nous recevons de
Yamaha sont incroyables et en tout cas assez bon pour être en tête
du classement. Mais en tant que team satellite, vous voulez
toujours avoir un peu plus et vous voulez toujours être un peu plus
proche de l’équipe Factory. Bien sûr, les nouvelles règles
techniques aident les teams satellites à être plus proches du
groupe de tête, mais vous voulez toujours avoir ce dernier petit
quelque chose de plus. Et aussi, vous savez, 20 ans est une longue
période. Nous avons eu de superbes souvenirs et d’excellents
résultats, par exemple en remportant le championnat du monde 250
avec Olivier Jacque. La saison passée, en 2017 avec Johann, nous
avons fait quelque chose que j’estime très très solide, en
particulier avec un Rookie en MotoGP. Mais à un moment, nous sommes
des compétiteurs : vous avez pu voir Lorenzo passer l’année
dernière chez Ducati, Valentino également un peu avant, et c’est
toujours bien de voir ce qu’on pourrait faire ailleurs. Je pense
aussi qu’à un certain point de votre carrière, et même de votre
vie, vous ne voulez plus vous sentir trop confortable. Nous étions
dans un confort incroyable avec Yamaha, nous sommes heureux, tout
est clair, mais parfois il est temps de tenter un nouveau
challenge. Je ne veux pas dire que nous ronronnions mais nous
avions besoin de quelque chose qui vous réveille et qui vous fait
sentir 10 ans plus jeune. Et quand vous rencontrez des gens qui
vous partagent leur énergie, leur passion et leur désir de
travailler avec vous pour atteindre le meilleur, c’est quelque
chose que j’ai voulu essayer.
Je l’ai communiqué à mon équipe et j’avais un peu peur qu’ils me
disent qu’ils n’étaient pas d’accord avec moi, mais j’ai été très
heureux que tout le monde me dise « Let’s
go ! ».
Les précisions :
« L’annonce va arriver très prochainement, mais ce que je peux vous dire, c’est que nous nous aurons un contrat sur trois ans, 2019, 2020 et 2021. Et chaque année, nous aurons les spécifications de l’année. Il y aura quatre motos sur la grille avec exactement les mêmes spécifications : le team d’usine et le team opéré par Tech3. Même situation en 2020 et même situation en 2021, ce qui est quelque chose que vous recherchez sans cesse et que vous voulez toujours. Non seulement pour faire de bons résultats mais aussi pour faire partie du développement. Et même si nous avons une bonne moto pour Johann Zarco actuellement, c’est une moto qui ne connaîtra aucune évolution durant toute l’année. Et quand vous atteignez un certain niveau, vous souhaitez quelque chose sur mesure avec une usine derrière vous. Nous aurons donc cela. Je pense aussi que bien que nous ayons essayé officiellement d’être le junior team, cela n’a jamais réellement été le cas. Ce sera le cas là où nous irons, et comme vous pouvez l’imaginer, ce constructeur est impliqué en Moto3, en Moto2 et en MotoGP. Il y aura donc un cheminement clair pour avoir de jeunes pilotes dès leur premier jour en championnat du monde en Moto3, qui iront ensuite dans la catégorie intermédiaire des Moto2 et passeront ensuite éventuellement en MotoGP avec le junior team pour ensuite, s’ils sont assez bons et éventuellement, aboutir au team Factory. C’est quelque chose comme appartenir à une grande famille et vous savez à quel point le mot famille compte pour moi. C’est donc excitant, et même si la moto est actuellement un peu en dessous de celle que nous avons maintenant en termes de performance, il y a de la marge pour l’améliorer, de la marge pour la développer, de la marge pour partager les idées qui la feront être meilleure, ou au moins faire partie de ce projet et avoir des gens qui vous écoutent et agissent ensemble. Chacun, avec sa propre expérience, essaie de progresser, et c’est exactement ce que je recherchais. »
Les précisions sur Johann Zarco :
« J’ai toujours dit, depuis 2017, que si Johann n’obtenait pas une place dans un team d’usine en 2018, il y avait quelque chose qui fonctionnait mal dans notre monde. Car il le mérite clairement et c’est la dernière chose dont il a besoin pour être en mesure de se battre pour le titre mondial en MotoGP. Donc clairement, cela n’arrivera pas chez Yamaha, même si je pense que c’était son rêve secret : éventuellement, Maverick aurait pu aller ailleurs ou peut-être que Valentino aurait pu décider d’arrêter. Maverick a déjà signé et ce n’est pas un vrai secret de dire que Valentino restera. Il n’y a donc pas de place pour lui chez Yamaha Factory. Il est en train d’évaluer toutes les options et il sait où l’on va. Je pense qu’il est également excité au sujet de ce challenge et comme vous le dites, et ce n’est pas prétentieux, nous avons des relations incroyables, et à ce sujet il est extrêmement important d’avoir Guy Coulon, son chef mécanicien, et Alex qui s’occupe des datas. Et ces deux personnes, plus évidemment ses mécaniciens, sont essentielles. Car pour avoir une bonne moto, bien sûr vous devez être un excellent pilote, mais l’équipe autour de vous, qui vous procure les bons réglages mais également la confiance, le soutien technique mais aussi le soutien humain qui est très important pour avoir une confiance mutuelle. A l’heure actuelle, Johann Zarco et son manager personnel Laurent Fellon sont en train d’évaluer toutes les options, mais ce serait un rêve de les avoir avec nous, et je dirais que ce n’est pas impossible. La balle est dans son camp. Je ne sais pas s’il s’agit d’une forte possibilité ou d’une assez forte possibilité, mais c’est quelque chose qui est possible et dont je rêverais qu’elle se produise. Mais je le laisse décider, car la dernière chose que vous souhaitez faire est de le pousser à faire quelque chose alors qu’il pourrait le regretter. À lui donc d’étudier toutes les offres qu’il peut avoir sur le marché, et de décider. »