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Avec Fabio Quartararo en tête du championnat, et avec trois victoires recensées en cinq Grands Prix disputés cette saison, ce n’est rien de dire que ce monde d’après révèle la nouvelle puissance des teams satellites en MotoGP. Le Français évolue en effet au sein du team Petronas Yamaha alors que le dernier vainqueur en date sur le Red Bull Ring, en l’occurrence Miguel Oliveira, roule sur la KTM aux couleurs de Tech3. Le patron de la structure française Hervé Poncharal et le chef lé mécano de Franco Morbidelli chez Petronas Ramon Forcada expliquent ce nouveau rapport de force en MotoGP…

Le statut de team satellite évoquait jusque-là l’écurie B de la structure officielle d’un constructeur. Il y avait donc peu d’espoir de concrétiser. Tout au plus, la légitimité de son existence résidait dans l’évaluation de nouvelles pièces qui, une fois au point, ne lui revenaient que bien après l’équipe usine. Et puis c’était aussi le centre de formation d’un jeune repéré, destiné à quitter les lieux, une fois sa maturité avérée.

Cette année, les choses changent. Si le denier aspect d’une relève à élever reste d’actualité, le reste appartient à l’histoire. Ce début de saison 2020 le démontre : il n’y a plus d’équipe A et B, mais bien quatre motos d’usine réparties en deux endroits différents. Hervé Poncharal explique ainsi cette évolution : « les constructeurs ont changé, mais aussi les réglementations techniques : pneus standard, calculateur standard, et tout le monde on a compris que le pilote est l’élément clé. Regardez Honda : ils ont perdu leur meilleur pilote et ne sont nulle part. C’est la clé de nos jours et les jeunes pilotes sont l’avenir ».

« D’un point de vue technique, il est désormais plus facile de travailler avec les mêmes spécifications. Avant cela, les équipes satellites étaient toujours des équipes B » poursuit le patron de Tech3. « Nous voyons Petronas devant l’équipe d’usine Yamaha et parfois un Pramac est le premier Ducati, mais il était important pour nous de montrer à KTM, au MotoGP et au monde entier que nous sommes maintenant au même niveau parce que nous obtenons le même matériel ». Et il termine : « chaque constructeur compte désormais sur cette stratégie, ce n’est pas un handicap ».

« Je pense que c’est une étape sans retour »

Une tendance que confirme Ramon Forcada, qui est passé du team usine Yamaha à celui arborant les couleurs de Petronas : « les usines ont vu beaucoup de choses », a déclaré le chef mécanicien de Franco Morbidelli. « Premièrement, si vous avez quatre motos identiques, c’est mieux que deux et deux et vous avez beaucoup plus d’informations sur l’évolution de la moto. Si vous avez un bon pilote et que vous lui donnez une bonne moto, il est plus facile d’en profiter que si vous l’avez dans une équipe satellite avec une moto standard ».

« L’équipe officielle est importante pour les sponsors, mais pouvoir avoir quatre motos de sa marque devant soi n’est pas la même chose que d’en avoir deux et d’abandonner les deux satellites. C’est de la publicité, parce que les usines ont compris qu’une moto satellite gagnait, c’était bon pour elles » développe Forcada.

Il ajoute, « Yamaha pour moi a changé la mentalité de ce qu’était une équipe satellite à ce qu’elle est maintenant. Désormais, la collaboration est maximale, quoi qu’il en soit est toujours en attente, au niveau de l’information tout est ouvert. Nous sommes comme l’appendice d’une équipe d’usine. Une équipe satellite est une étape intermédiaire entre la moto satellite et une moto de rue. Si la moto officielle peut gagner, mais que le deuxième échelon le peut aussi, cela signifie que le troisième sera bon ».

« Je pense que c’est une étape sans retour. Il serait insensé d’avoir une bonne opportunité et de ne pas en profiter. Pour les usines, tant qu’il y a des sponsors dans les équipes satellites qui peuvent payer ce que valent les motos officielles, il vaut mieux avoir quatre machines officielles. Car si la moto est différente, la marque doit fabriquer des pièces détachées pour deux modèles différents. C’est toujours plus cher car vous devez avoir deux fois le stock que si vous ne fabriquiez que pour un seul modèle » termine l’Espagnol.

Franco Morbidelli, Ramon Forcada, Petronas Yamaha SRT

 

 

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