Francesco Guidotti est le team manager d’un team Pramac Ducati encore sous le charme de celui qui lui a apporté sa première victoire en MotoGP. Ce ne sera jamais hélas Johann Zarco mais ce privilège d’entrer de plain-pied dans la légende de l’écurie est revenu à son jeune équipier Jorge Martin. En Moto2 l’an dernier il avait ouvert son compteur de victoire sur le Red Bull Ring et il aurait récidivé le week-end d’après s‘il n’avait pas été pénalisé dans le dernier tour en mordant cette satanée partie verte de la piste. Il sera donc à nouveau favori ce week-end en MotoGP pour le Grand Prix d’Autriche, et d’autant plus que les comparaisons flatteuses arrivent…
On ne veut pas retourner le couteau Ducati dans la plaie KTM mais les Italiens ont eu le nez creux de débaucher Jorge Martin de la firme autrichienne. En dix courses, il a pris deux pole-positions, a manqué quatre départs après une lourde chute entraînant des blessures sérieuses, et après six meetings effectifs le voilà concrétisant pour sa première année en MotoGP.
Jusque-là, l’équipe Pramac couvait Johann Zarco deuxième du championnat et donc en lice pour le titre face à Fabio Quartararo. Mais cette victoire, qui est la première de l’équipe satellite Ducati a fait pencher la balance de la considération du côté du jeune espagnol. « Nous savions qu’il pouvait le faire, car il a obtenu la pole samedi et parce qu’il a très bien fait tout au long du Grand Prix » dit Guidotti sur AS. « J’avais la confiance et le bon sentiment que cela pouvait arriver ».
Guidotti : « j’ai déjà dit à Ducati au Qatar que ce pilote est à nous depuis au moins deux ans ! »
« Après la pause, après les deux premiers tours, il nous a dit que tout était parfait, que ça pouvait bien se passer. Il a une capacité d’apprentissage incroyable. Il comprend très vite ce qu’il voit dans les données ou dans les explications données par les techniciens. Il a également une capacité de course incroyable » ajoute l’Italien. « Au Qatar, lorsqu’il est monté pour la première fois sur le podium, il avait peur de se tromper car ce n’était qu’à sa deuxième course en MotoGP, mais ici il voulait gagner. J’ai déjà dit à Ducati au Qatar que ce pilote est à nous depuis au moins deux ans ! »
Un intérêt motivé par cette constatation qui n’est pas neutre : « j’ai travaillé avec Marc Marquez en 125 quand il était chez KTM, en 2009, et il lui ressemble. Dehors, c’est une personne avec qui on peut plaisanter, mais quand il est dans les stands, il change. Les deux pilotes ont la capacité de très bien séparer les choses, le professionnel du personnel. Jorge est très mature dans les stands et fait très attention à tout ». La nouvelle génération pousse…