Au Qatar, il y a eu un échange assez direct entre Valentino Rossi et l’ami de la famille Marco Lucchinelli. Ce dernier, lié à Graziano Rossi, père du Doctor, avait rejoint les rangs de ceux qui réclament la retraite de Valentino Rossi, une volonté qui s’est exacerbée avec les déprimants résultats ramenés de Losail. Vale avait répondu à son aîné en le remettant quelque peu à sa place. Aujourd’hui Graziano donne son avis et force est de constater qu’il ne brisera pas son amitié avec Lucchinelli au nom de son fils. Il a aussi son avis sur la situation actuelle de ce dernier …
Graziano Rossi au Qatar s’est comme retrouvé entre deux feux. D’abord, son ami Lucchinelli s’en est pris à son fils Valentino aux résultats décevants, ce qui a poussé ensuite le mis à l’index à répondre en lui rappelant que lorsque tout allait bien, il était le premier à chercher ses faveurs. Deux camps se sont comme formés. Mais Graziano Rossi a décidé de ne soutenir aucun des deux, préservant ainsi son amitié au risque de corroder quelque peu le lien du sang…
Sur MOW, il dit ainsi : « je dois être honnête : je ne sais pas exactement si et ce qu’il a dit, j’ai entendu quelque chose, mais je ne suis pas bien informé. Mais si Marco avait envie d’exprimer cette pensée, c’est juste qu’il l’a fait. Il faut dire ce que l’on pense et Lucchinelli est celui qui le fait souvent. Je suis peut-être désolé, je ne suis pas d’accord, mais ce n’est pas grave. De toute évidence, on lui a demandé ce qu’il pensait et il a répondu en disant ce qu’il pensait ». Graziano Rossi privilégie donc la forme et le principe de la liberté de pensée plutôt que de s’attarder sur un fond qu’il dit ne pas connaître vraiment, tout en donnant quand même un sentiment de déception. Un vrai numéro de contorsionniste.
Cependant, ce qui ne peut être nié, c’est que les résultats du début de saison de Valentino Rossi sont très insuffisants. Et notamment pour un pilote qui a un contrat d’un an avec une clause de résultat dedans pour son renouvellement. « C’est un mauvais moment » avoue Graziano. « Cela ne fait aucun doute, mais comme je l’ai dit l’année dernière après les mauvais débuts à Jerez, ce n’est pas, du moins à mon avis, le vrai Valentino Rossi. Il y a des problèmes à résoudre. Probablement un ensemble de choses, nous devrons les étudier, mais je ne pense pas que je doive être trop inquiet ».
Graziano Rossi : « nous n’avons pas encore parlé, mais je pense qu’il y a peu à dire »
« Nous n’avons pas encore parlé, mais je pense qu’il y a peu à dire : la situation n’est pas très belle » poursuit Graziano. « Ils ne sont certainement pas heureux, mais Petronas est une équipe importante et de haut niveau, Valentino a de l’expérience et Yamaha les aidera ». Justement, parlons de Yamaha dont la politique, à l’égard de son équipe satellite qui l’a mise dans les cordes en 2020, fait débat… La marque abandonnerait-elle Petronas à son propre sort ? « Je ne vois pas la raison pour laquelle une telle chose devrait arriver, je ne crois pas à ces choses » dit-il. « Yamaha les aidera certainement au maximum même si je ne pense pas qu’ils puissent y mettre quoi que ce soit de décisif aujourd’hui et en tout cas Petronas est une équipe très forte, organisée et préparée. Chacun fera de son mieux pour sortir de cette situation ».
Le fait est que cette situation touche aussi Franco Morbidelli, bien loin du niveau affiché en fin de saison dernière et qui l’avait propulsé jusqu’au rang de vice-champion du monde. Quelle est donc la cause de tant de déceptions ? Andrea Dovizioso a parlé des pneus, un sujet qui lui a toujours tenu à cœur … « Je ne pense pas que ce soit un problème avec les pneus, car ils devraient être les mêmes pour tout le monde, ni avec son style de pilotage, car il n’est pas exactement le nouveau venu, ni même la moto » pense Graziani Rossi qui revient sur son fils. « Il est arrivé dans une nouvelle équipe, peut-être que quelque chose n’allait pas sur les réglages, les ajustements et les pilotes qui devront faire attention à rapporter les bonnes évaluations à l’équipe ».
Il termine : « c’est une situation à redresser, mais ce n’est pas le fait d’une seule cause et, du moins en ce qui concerne Valentino, nous avons vu une légère amélioration entre le premier et le deuxième Grand Prix. Cela signifie que le bon chemin a peut-être été emprunté ou du moins identifié et qu’il ne faudra peut-être que plus de temps que prévu pour trouver la clé du problème. Avec le retour en Europe, compte tenu des petits signes positifs, nous devrions commencer à nous améliorer et à faire fonctionner cette moto. Nous verrons ». Première réponse à partir du 16 avril à Portimao pour le Grand Prix du Portugal.