MotoGP, Gino Borsoi et Pramac prennent acte : « si vous devez faire quelque chose comme ça dans le dernier tour, vous pourrez le faire parce que vous avez le droit de le faire »

L’incident controversé entre Enea Bastianini et Jorge Martin lors du dernier tour du Grand Prix d’Émilie-Romagne continue de susciter des discussions, notamment autour de l’absence de sanction pour Bastianini. Gino Borsoi, chef de l’équipe Pramac, a révélé que l’équipe avait discuté avec les commissaires du MotoGP à ce sujet, mais sans obtenir de réponse satisfaisante.

Enea Bastianini a surpris avec une manœuvre audacieuse au virage 4 dans le dernier tour, en s’engageant pour dépasser Jorge Martin. Le pilote d’usine Ducati a certes trouvé l’ouverture, mais le léger contact avec Martin a poussé ce dernier hors de la piste, et Bastianini lui-même a dû dépasser les vibreurs pour conserver sa position. Malgré ces circonstances, les commissaires ont décidé de ne pas enquêter sur l’incident, laissant Martin et son équipe frustrés par ce qu’ils considèrent comme une décision controversée.

Gino Borsoi a expliqué les échanges avec les commissaires : « nous avons eu quelques conversations avec la direction de course. Ils ont dit que c’était bien, un dépassement, pas au-delà de la limite. Eh bien, c’est comme ça. Maintenant nous le savons. » Selon lui, cette décision montre clairement ce qui est désormais permis en course : « nous savons que la limite est là et qu’à l’avenir, si vous devez faire quelque chose comme ça dans le dernier tour, vous pourrez le faire parce que vous avez le droit de le faire. »

Dont acte pour Pramac mais Marc Marquez s’inquiète : « le message que les commissaires envoient est dangereux »

L’incident a divisé les opinions au sein du paddock. Certains pilotes ont estimé que la manœuvre faisait partie du jeu, soulignant le caractère compétitif et agressif du MotoGP, tandis que d’autres, comme Marc Marquez, ont exprimé leur inquiétude quant au message que cette décision envoie.

Marquez, qui a lui-même terminé troisième après la chute de Bagnaia, a averti que « le message que les commissaires envoient est dangereux ». Selon lui, si un pilote sort de la piste lors d’un dépassement, il devrait y avoir une pénalité, même si l’intention n’était pas de forcer l’adversaire à l’extérieur. Pour Marquez, ce type de décision pourrait inciter les pilotes à prendre des risques inconsidérés, rendant les courses encore plus dangereuses.

Le manque de communication claire de la part des commissaires du MotoGP sur cette décision a également été critiqué. En effet, l’incident n’a même pas été mentionné dans leur rapport d’après-course, ce qui laisse les équipes et les pilotes dans l’incertitude quant aux critères utilisés pour évaluer ce type de dépassement.

Borsoi a souligné que, bien que son équipe soit satisfaite du podium de Martin et de l’écart creusé avec Bagnaia au championnat, il regrette l’absence de clarté sur la gestion de cet incident. « Ils ont décidé de ne pas accorder de pénalité à Bastianini et maintenant nous en tirons les leçons », a-t-il conclu sur crash.net, laissant entendre que cela pourrait influencer les stratégies de course à l’avenir.

Cette situation ajoute encore plus de piquant à une fin de saison déjà sous tension, avec une bataille acharnée pour le titre entre le pilote Pramac Jorge Martin et l’officiel Ducati Pecco Bagnaia. La décision des commissaires pourrait entraîner des conséquences sur la façon dont les pilotes aborderont les prochains Grands Prix, notamment lors de la tournée asiatique, réputée pour ses circuits exigeants et ses conditions imprévisibles.

Les prochaines courses seront cruciales, et les pilotes, désormais conscients des « nouvelles limites » établies par les commissaires, pourraient tenter des manœuvres plus agressives. Cela pourrait rendre les courses encore plus spectaculaires, mais aussi plus tendues, dans un championnat où chaque point compte.