La Ducati GP17 était la meilleure moto du plateau MotoGP 2017. Gigi Dall’Igna part clairement de cette affirmation pour se féliciter de la saison passée et envisager, avec prudence toutefois, celle à venir, lors d’une interview accordée à nos confrères de GPone.
Un tel postulat pourrait être contesté (après tout, à l’image de Honda, un seul pilote a véritablement réussi à faire briller la moto de Borgo Panigale) et les propos frôlent parfois le manque de modestie, mais on n’en voudra pas à l’ingénieur italien de savourer ainsi son retour au premier plan après presque 10 années de galère !
Extraits…
En quoi la GP 18 est-elle meilleure que la précédente ?
« Il est encore tôt pour répondre à cette question. Il y a des idées qui ont été évaluées dans le simulateur, mais parfois la simulation ne reflète pas la réalité. Il vaut donc mieux attendre après les tests de Buriram pour répondre. Évidemment, nous avons pensé à quelques nouveautés pour améliorer le châssis, mais elles doivent être confirmées. Je peux dire que les essais à Sepang et en Thaïlande n’auront jamais été aussi importants que cette année.
L’an dernier, nous avons connu une progression constante dans tous les domaines. Il y a peu d’éléments de la moto qui nous dérangent, mais l’un d’entre eux est représenté par la course en Australie, bien que les années précédentes nous ayons obtenu des performances positives sur cette piste. Nous avons donc concentré une partie de nos efforts dans ce domaine, en attendant de voir les résultats.
Je ne suis pas particulièrement nerveux. Comme je l’ai dit au cours des dernières années, il y a eu une progression importante et nous n’avons guère eu tort. Je ne dis pas que je referais tout ce que j’ai fait, tant d’un point de vue technique que sportif, mais je changerais seulement de petites choses. Cela me permet de regarder l’avenir avec sérénité ».
Paradoxalement, les pneus Michelin n’ont jamais posé un problème pour les Ducati, et cela devrait perdurer…
« Je ne pense pas que, lors du prochain Championnat, Michelin proposera un matériel différent. Les pneus seront plus ou moins ceux de 2017 avec quelques améliorations. Je pense que les pneus ne seront pas un élément perturbant en 2018 ».
Aucun souci non plus du côté de l’aérodynamique, dont la version finale sera présentée au Grand prix du Qatar…
« Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de chercher une révolution majeure, comme lorsque nous étions très loin du sommet. Il n’y a plus besoin de prendre des risques. Plus que toute autre chose, un travail de peaufinage nous attend ».
Quant à l’électronique, Ducati semble toujours posséder un coup d’avance, même s’ils se sont faits débaucher un élément majeur début 2016 (voir ici)…
« Je pense qu’il est normal pour une équipe qui atteint certains niveaux de voir ses hommes convoités par la concurrence. De plus, nous sommes la seule entreprise européenne à avoir obtenu certains résultats. Cela fait partie du jeu et voir les Japonais nous poursuivre sur le plan technique et aérodynamique est un plaisir. Cela signifie que nous sommes la référence en Championnat du Monde ».
Pour conclure, Gigi Dall’Igna définit le planning à court terme et la caractéristique qui différenciera le développement en 2018…
« Les deux premières étapes seront utilisées pour définir la Ducati. Nous devrons quitter Buriram avec la moto prête. Le test au Qatar sera utile pour peaufiner la moto avant la course. L’année dernière, les cadres étaient légèrement différents. Dovizioso avait préféré un certain type de développement par rapport à Jorge ».