Avant de prendre ses quartiers sur le tracé de Mandalika pour un Grand Prix d’Indonésie déclarée cause nationale, Gigi Dall’Igna a tenu à mettre les choses au clair avec son pilote Pecco Bagnaia. Ce dernier, a été chouchouté dans les discours officiels durant une intersaison où il a été clairement identifié comme le favori de la marque pour la conquête du titre. Une certitude qui a volé en éclat dès le premier Grand Prix au Qatar qui n’a apporté que des déceptions, des doutes et surtout rapporté zéro point. Le pilote italien, frustré, a critiqué le plan de travail qui lui avait été donné à Losail, assurant que cela l’avait défavorablement perturbé. Davide Tardozzi a répondu à cet argument comme Paolo Ciabatti, mais celui qui fait les progressions dans le box rouge Ducati Gigi Dall’Igna n’avait pas encore donné son avis. Voilà qui est fait…
Entre Pecco Bagnaia et Ducati, on en est pour le moment à l’idée d’un retard à l’allumage qui sera oublié après le Grand Prix d’Indonésie qui arrive, et qui ne peut pas aussi mal se dérouler que celui vécu au Qatar. On rappellera que le vice-champion du monde 2021 avait tenu des propos acrimonieux à l’encontre de son équipe d’usine mal préparée et désorganisée par ce retard, le perturbant au point d’être dans le doute, ce qui n’a pas été pour rien dans sa chute. Un accident au cours duquel il a eu la mauvaise idée d’entrainer la GP22 sœur de Jorge Martin, placé chez Pramac.
Le directeur général de Ducati Corse était forcément visé par cette évaluation de Bagnaia et il a laissé d’abord ses lieutenants Tardozzi puis Ciabatti occuper le terrain. Mais avant de s’y mettre à Mandalika, Gigi Dall’Igna a tenu à éclaircir les choses… Sur la Gazzetta Dello Sport, il rappelle les fondamentaux : « c’est normal de faire des tests quand on a du nouveau matériel. Impossible de ne pas le faire. Mais c’est vrai que cette année a été plus compliquée, car on s’est remis à courir sur un circuit qu’on n’avait pas parcouru depuis deux ans, alors que l’autre était complètement nouveau et qu’on avait de gros problèmes d’adhérence. C’était l’un des problèmes qui a généré le retard dans la préparation ».
Gigi Dall’Igna : « si Enea Bastianini continue comme ça, il va falloir trouver un moyen de l’aider »
On pourrait ajouter que les autres écuries étaient logées à la même enseigne, mais restons sur le cas Ducati avec Bagnaia. Car Dall’Igna rappelle que c’est une GP21 qui a tout de même gagné à Losail et que c’est bien un pilote de sa marque qui mène le championnat. D’ailleurs, s’il continue ainsi… « Si Enea Bastianini continue comme ça, il va falloir trouver un moyen de l’aider ». Un message qui est aussi pour Pecco Bagnaia…
Dans son entretien, celui que Johann Zarco surnomme affectueusement « barbichette » a aussi deux messages pour ses adversaires. Un qui concerne l’évolution des moteurs : « je pense que les autres ont fait des progrès en termes d’accélération. Et nous avons perdu la marge de la saison dernière, l’ayant délibérément négligée pour nous concentrer sur d’autres points qui, je l’espère, nous donneront des avantages. Mais nous savons quoi faire pour trouver cet avantage ». Et l’autre concerne l’évolution tout cours, avec cette nouvelle fronde contre son camp des cinq autres marques : « je souris parce qu’il arrive souvent qu’une fois une nouveauté abolie, on en trouve une autre. L’histoire du MotoGP parle d’une Ducati qui continue d’innover et d’apporter des nouveautés d’un point de vue technique, et les autres qui contestent ».
Gigi Dall’Igna rappelle donc qui est le patron. Au Qatar, Pecco Bagnaia avait souffert du feeling avec l’embrayage, Jorge Martin a pris un départ moyen avant d’être accroché, Johann Zarco au départ n’a pas pu connecter l’appareil avant, et Jack Miller a eu un problème avec l’électronique. Autant d’écueils que Ducati ne voudra plus revivre ce week-end en Indonésie avec ses GP22.