Après avoir remporté deux titres MotoGP consécutifs, Ducati continue de dominer la saison 2024. Le PDG de Ducati Corse, Gigi Dall’Igna, explique pourquoi la Desmosedici reste la meilleure moto du MotoGP et comment les constructeurs japonais et sont arrivés à leur situation de crise actuelle, mais aussi comment ils peuvent retrouver leur compétitivité.
Ducati a remporté le titre des pilotes ces deux dernières années, repoussant les constructeurs japonais dans le fond du classement au championnat MotoGP. Gigi Dall’Igna souligne que le défi est de rester à ce niveau : « gagner est une chose, continuer à gagner en est une autre. Nous voulons continuer à participer aux championnats les plus exigeants, les Championnats du Monde MotoGP et Superbike – et pas seulement pendant deux ans, mais pendant cinq ou six ans. »
Dall’Igna affirme qu’il n’envisage pas de travailler pour un autre constructeur : « j’ai travaillé très dur pour en arriver là et obtenir les résultats que nous avons obtenus ensemble. » Il admet cependant avoir été contacté par d’autres marques dans le passé, mais Ducati est resté son choix préféré.
Les marques japonaises, selon Gigi Dall’Igna, ont probablement sous-estimé leurs adversaires : « si vous voulez battre un adversaire, vous ne pouvez pas le sous-estimer. Et lorsque vous avez un pilote très fort, cela vous amène souvent à ne pas voir vos adversaires au même niveau – parce que vous pensez que vous avez celui qui résoudra les problèmes. » Il insiste sur l’importance de continuer à travailler même avec un champion dans l’équipe. Un réflexion qui prend tout son sens à un moment où Ducati a opté pour Marc Marquez comme deuxième pilote de son team usine …
Gigi Dall’Igna : « nous atteindrons la limite dans les deux prochaines années, d’ici là, les autres nous auront rattrapés »
Gigi Dall’Igna est convaincu que les ingénieurs japonais vivaient dans une bulle, dominants pendant tant d’années qu’ils n’ont pas reconnu leurs limites : « il est difficile de croire qu’il y a des limites quand on domine autant. » Il est cependant optimiste quant à la possibilité pour les usines japonaises de retrouver leur compétitivité rapidement si elles s’organisent bien.
La réglementation MotoGP étant stable depuis 2011, l’aérodynamique est devenue un domaine clé de développement : « l’aérodynamisme est l’un des rares éléments – avec le système de réglage de la hauteur de la moto – qui n’a été développé que récemment. » Dall’Igna pense sur Speedweek que la domination de Ducati dans ces domaines est temporaire : « je pense que nous atteindrons la limite dans les deux prochaines années. D’ici là, les autres nous auront rattrapés. »
Ducati a introduit plusieurs innovations, comme l’aérodynamisme et le système de réglage de la hauteur de la moto, qui ont pris du temps à leurs concurrents pour être compris et adoptés : « à mon avis, cela leur a pris deux ans pour comprendre. Tout le monde pensait que c’était le moteur qui nous rendait si rapides dans les lignes droites. En réalité, c’était autre chose. »
Gigi Dall’Igna souligne que la clé du succès de Ducati réside dans l’innovation constante et la capacité à ne pas sous-estimer les adversaires, tout en continuant à améliorer les performances de leurs motos. A méditer du côté de Tokyo et d’Iwata.
