A Misano, Gigi Dall’Igna aussi intégré le dossier du marché des transferts. Durant les premiers jours, seul le nom de Marc Marquez était porté par les bruits qui couraient comme cité sur les ondes de la rumeur assourdissante tétanisant le paddock. Son transfert de Honda à Ducati-Gresini n’y a jamais semblé aussi crédible, ce qui a fait réagir Honda. Une réplique qui a fait surgir un autre personnage dans la ronde des spéculations qui est Gigi Dall’Igna le sorcier de Ducati Corse. Le PDG de la marque de Borgo Panigale Claudio Domenicali n’a pas voulu réagir à cette idée de le voir en prise de guerre HRC pour 2024. Mais l’intéressé si.
Gigi Dall’Igna a pu mesurer combien il était devenu, et avec lui ses troupes Ducati, incontournable dans le MotoGP d’aujourd’hui. Le constructeur italien n’initie pas seulement un cycle dans la catégorie, mais y impose un règne. Au point que le meilleur pilote du plateau serait prêt à en piloter une de l’an passé avec le statut de privé, alors qu’il est le fer de lance du premier constructeur mondial dans la compétition. Mieux, Honda est à ce point aux abois qu’on s’y serait résolu en haut lieu à manger son jingasa et se mettre sous la direction de l’Européen de la péninsule italienne Gigi Dall’Igna.
Mais que pense l’intéressé de tout ce remue-ménage ? Sur MOW, il commente : « comment cela peut-il me déranger que Marc Marquez veuille faire une course avec une de nos motos ? C’est une reconnaissance. Honnêtement, je suis heureux que ces rumeurs existent » et il ajoute : « aussi, lorsqu’elles disent que Honda m’aime. Si quelqu’un vous courtise, cela ne peut pas vous déranger ». Mais il précise aussi : « ce serait un bon défi, mais Ducati ne devrait pas s’inquiéter ».
Le patron de Ducati Corse fait aussi cette analyse sur les spéculations concernant l’avenir de Marc Marquez : « si je regarde cette hypothèse d’en haut, comme dans toutes choses il y a des avantages et les inconvénients. Mais je crois que la planète Ducati est vraiment belle en ce moment et que tout le monde va bien ». Une arrivée de l’envergure de l’octuple Champion du Monde dans le clan de Borgo Panigale est donc plus crainte que souhaitée.
Gigi Dall’Igna : « tant que je serai là, je donnerai toujours à mes pilotes la meilleure moto pour concourir pour les positions qu’ils méritent »
Et pour cause. Depuis Misano, ce n’est pas le moment de se créer des problèmes entre pilotes. Car avec à présent trois pilotes Ducati en lice pour la course au titre, la vigilance va avant tout se porter sur d’éventuels soucis et autres tensions en interne, dont la probabilité d’existence ne fera que croitre au cours des huit Grands Prix restant encore à jouer cette année.
Sur ce thème, Gigi Dall’Igna annonce les règles du jeu : « avoir des pilotes forts est le premier objectif d’une équipe. Sinon, cela signifie que vous êtes plus faible. Je n’ai jamais pensé que la concurrence interne serait un problème ». Il promet aussi : « tant que je serai là, je donnerai toujours à mes pilotes la meilleure moto pour concourir pour les positions qu’ils méritent. Ensuite, cela dépendra d’eux. Je crois que le climat de confiance qui existe aujourd’hui chez Ducati est l’un des éléments qui nous ont amenés si haut. Si nous n’avions pas eu confiance les uns dans les autres, nous ne serions pas là ».
L’Italien parle de l’ambiance qui a actuellement cours au sein du trio de tête du championnat : « la relation entre Pecco et Bezzecchi est belle et Jorge Martin n’est pas non plus du genre à se retenir. Martin ne semble jamais prendre quoi que ce soit au sérieux. Pecco est exactement le contraire : pour lui tout est important et doit être bien défini. J’aime la sympathie de Bezzecchi envers le monde. Il faut être suffisamment intelligent pour distinguer ce qui se passe sur la piste de ce qui se passe dans le monde réel ». Il termine : « il y a toujours un risque que quelque chose soit gâché, mais j’espère que cela n’arrivera pas. C’est vraiment agréable de travailler avec eux en ce moment. Le fait même que personne ne soit l’ennemi de l’autre procure de la sérénité ».