C’est une nouvelle semaine de tension dans les coulisses que le MotoGP aborde après avoir ouvert sa saison avec une course du Grand Prix du Qatar passionnante. Mais le verdict sportif mis en valeur par les nobles félicitations réciproques des duellistes a été mis entre parenthèses par un règlement de compte entre constructeurs qui va se régler sur le tapis vert. En cause un déflecteur posé par Ducati sur le bras oscillant de sa moto qui provoque l’ire de KTM, Suzuki, Aprilia et Honda. La bataille d’experts a commencé et la charge de la preuve sur une question d’appui souffle un mauvais vent sur la catégorie. Pour Gigi Dall’Igna, l’homme par qui le scandale serait arrivé, tout est pourtant simple à démontrer…
Les contestataires seraient en possession de savantes données offertes par des simulations venues des souffleries. A cette aune, le déflecteur ne ferait pas que refroidir le pneu arrière. Il provoquerait aussi un appui aérodynamique illicite. C’est le nœud gordien que vont devoir trancher les officiels avant le Grand Prix d’Argentine prévu pour la fin de ce mois de mars.
Pour Gigi Dall’Igna, la situation est limpide : l’aile arrière controversée, avec laquelle Andrea Dovizioso, Danilo Petrucci et Jack Miller ont disputé la course à Losail, est conforme aux règles car elle ne sert qu’à préserver le pneu arrière de la saleté, de l’eau en cas de piste humide, et elle le refroidit, prolongeant ainsi sa longévité.
Dans des propos relayés par Speedweek, il déclare : « les directives données par le directeur technique autorisent l’utilisation d’un becquet fixé au bras oscillant, qui sert de déflecteur d’eau et de saleté et refroidit la roue arrière. Il est important que l’objectif de notre aileron arrière ne soit pas de générer un effet aérodynamique ».
« L’objectif est de refroidir le pneu autant que possible, c’est l’objectif de ce système que nous avons développé », assure l’Italien. « De toute évidence, les performances sont meilleures, non pas parce qu’elles génèrent une force d’appui, mais parce qu’elles refroidissent le pneu arrière. Dans toutes les courses récentes, la gestion des pneus arrière a décidé de la victoire ou de la défaite, ce qui était également le cas au Qatar ».
Dall’Igna poursuit en expliquant que l’effet de refroidissement est relativement facile à expliquer : « nous n’avons pas à entrer dans la soufflerie, il est beaucoup plus facile de prouver que notre système remplit sa fonction. Nous avons effectué des essais sur piste qui ont beaucoup plus à voir avec la réalité, et nous avons rassemblé de nombreuses données montrant que la température du pneu arrière est considérablement plus basse. Il est donc relativement facile de prouver que notre système fait exactement ce que nous voulons – et cela refroidit le pneu arrière ».