pub

Chez Ducati, il y a eu un avant et un après Casey Stoner sur la piste, mais au sein de l’équipe et de la technique, il y a un avant et après Gigi Dall’Igna. L’ancien sorcier d’Aprilia est devenu le druide de Borgo Panigale avec plus de haut que de bas en guise de résultat. Et la copie serait parfaite s’il n’y avait pas ce diable de Marc Márquez qui, à lui seul, fait gagner la Honda. Cependant, Gigi Dall’Igna ce n’est pas seulement de la technique. C’est aussi une méthode de travail qui a également porté ses fruits. Explication…

Gigi Dall’Igna a mis Ducati à la pointe du progrès ces dernières années en MotoGP. Certes, il n’y a pas eu de titre à la clé, mais l’Italien a marqué de son empreinte la catégorie. C’est en effet par son truchement que les ailerons sont arrivés, une préoccupation aérodynamique inédite qui a fait des vagues, si l’on veut bien se souvenir du déflecteur apparu l’an passé sur le bras oscillant… Et qui avait fait pousser des cris d’orfraie à la concurrence.

C’est aussi sous son impulsion que le moteur de la Desmosedici a fait de la moto rouge un missile. Reste l’écueil du comportement en virage et plus particulièrement au point de corde que regrette depuis son arrivée un Andrea Dovizioso avec qui les relations sont parfois tendues…

Mais ça, c’est la technique. Or, Dall’Igna, c’est aussi une méthode de travail. Il explique ainsi : « les idées viennent toujours d’un groupe de personnes, pas d’un seul individu » fait-il constater sur le site Crash.net. « Le plus important est de créer une coopération entre les gens, de les pousser à rechercher de nouvelles solutions et à les expliquer. C’est le processus de travail typique de Ducati. Parfois, nous faisons de longues réunions, avec de nombreux participants, juste pour trouver ou développer de nouvelles idées. »

Mais les innovations ne viennent pas toujours de l’intérieur de l’équipe… Parfois elles viennent aussi de l’extérieur. « Nous étudions aussi beaucoup les autres constructeurs », admet Dall’Igna. « Je ne copie pas, mais parfois je m’en inspire. Mais il est difficile de vous dire quelles idées viennent de Honda, lesquelles de Yamaha. Nous essayons constamment de comprendre les évolutions qu’elles apportent et d’en tirer des idées, c’est un processus continu. »

 

Le directeur général a le rôle de choisir laquelle de ces nouvelles idées mérite d’être poursuivies et laquelle il faut abandonner : « parfois, d’un point de vue technique, il est assez facile de comprendre quelles sont les meilleures idées sur lesquelles parier. D’autres fois, ce n’est pas aussi simple ou clair. Donc, certainement, finalement, c’est moi qui dois prendre une décision sur la bonne voie à suivre. »

L’objectif des innovations Ducati visera en 2020 à améliorer le comportement dans les virages, qui reste le point faible de la Desmosedici. Mais Gigi Dall’Igna n’a certainement pas l’intention de laisser de côté le développement du moteur. « Bien sûr, notre priorité pour 2020 n’est pas le moteur », confirme le patron.

« Mais il est vrai que Honda a fait un bon pas en avant au cours de la saison. Honnêtement, je n’ai pas été surpris : si j’avais été le directeur technique de Honda, je me serais certainement concentré sur le développement du moteur, pour atteindre au moins le même niveau que les autres constructeurs. »

« Mais, en même temps, je voudrais également faire un autre pas en avant avec notre moteur pour maintenir l’avantage que nous avons actuellement sur les autres. Même les ingénieurs rivaux travailleront certainement pendant les tests d’hiver et, pour rester où nous en sommes aujourd’hui, nous devons nous améliorer, sinon nous finirons derrière. Ce n’est pas notre priorité, mais c’est toujours important » termine Dall’Igna.

 

Tous les articles sur les Pilotes : Andrea Dovizioso

Tous les articles sur les Teams : Ducati Team