Ducati arrive à l’échéance de son Grand Prix d’Italie dans une posture inédite et que les hommes de Borgo Panigale n’avaient pas envisagé. Ils pensaient certainement qu’un de leurs pilotes auraient remporté au moins trois Grands Prix et qu’il serait totalement dans le coup pour briguer le titre mondial. Mais que celui-ci soit le pilote satellite Gresini Enea Bastianini avec une GP21, tandis que ses champions officiels ont manqué le podium lors des trois premiers meetings, c’est quelque chose de particulier qui amène à prendre des décisions et faire son autocritique…
Parmi les décisions, on note une montée en grade d’Enea Bastianini qui n’a pas manqué l’occasion de tourner autour des pilotes officiels Ducati que sont Pecco Bagnaia et Jack Miller au dernier Grand Prix de France. Une démonstration qui a été ponctuée par une retentissante victoire qui a ouvert les portes des évolutions et à un nouveau contrat de deux ans pour le protégé de Carlo Pernat. Cela étant dit, si on écoute le manager de l’actuel troisième au classement général à 8 points du leader Fabio Quartararo, l’équipe qui servira « Bestia » ne sera pas forcément en rouge tandis que côté évolutions, on ne se rue pas dessus non plus… Ainsi, Bastianini a refusé d’utiliser l’aérodynamique que Ducati avait préparé pour 2022 et qui, jusqu’à présent, est utilisé par toutes les GP22, aussi bien les officielles que celles de Pramac Racing, sans oublier la moto de Luca Marini.
Une prudence qui interpelle. Et qui oblige le général en chef Gigi Dall’Igna a passé aux aveux… Dans des propos repérés par Todocircuito, on lit ainsi : « les performances en ligne droite de la moto de l’année dernière étaient très bonnes, nous n’avons donc pas travaillé sur ce domaine », explique-t-il. « Nous voulions nous améliorer dans les sections où nous avions des problèmes, par exemple dans les virages rapides, et c’est pourquoi nous avons amélioré la moto 2022 dans ce domaine ». D’où des modifications apportées au châssis et à la géométrie de la GP22.
Malgré le fait que la moto 2021 était une excellente base, Ducati s’est empressé d’apporter un grand nombre de nouveautés aux tests de Sepang et de Mandalika, une stratégie qui a ensuite fait des ravages selon Gigi : « nous avons eu beaucoup d’évolutions, peut-être trop lors des tests de présaison. Nous avons eu quelques problèmes, nous n’avons pas pu trop bien finir notre travail lors des tests d’hiver ».
Ducati : « nous avons essayé de trouver le meilleur pour chacun de nos pilotes«
En comparant la GP21 avec la Ducati 2022, Dall’Igna insiste sur le fait que les deux motos se ressemblent plus qu’on ne le pense : « la différence n’est pas trop grande, bien qu’il y ait quelques différences au niveau de l’aérodynamique du moteur, de l’admission d’air, de la culasse… Nous avons introduit des solutions pour améliorer la puissance et le couple, nous avons essayé de trouver le meilleur pour chacun de nos pilotes ».
Il ajoute : « nous avons en fait introduit quelque chose de différent à la fois dans le châssis et le carénage de la moto, et maintenant nous devons trouver le meilleur équilibre possible ». Et cet équilibre devra être défini sous l’angle d’une nouvelle chasse à la vitesse de pointe. Voici pourquoi… « Nous avons repris de la vitesse dans les lignes droites, car nos adversaires se sont beaucoup améliorés. Nous devons essayer d’obtenir le même avantage que nous avions l’année dernière. Nous devons continuer à réfléchir à ce que nous pouvons faire pour nous améliorer et donner à nos pilotes la meilleure moto possible, car l’objectif est de remporter le titre et ce ne sera pas facile » termine Gigi Dall’Igna.