Giacomo Agostini vient de souffler ses 77 bougies, confiné dans sa ville de Bergame dont la mortalité a explosé sous l’effet d’un coronavirus impitoyable. Comme beaucoup, il s’est offert un moment de récréation sur une toile qui relie plus que jamais les hommes en cette période où tout voudrait les isoler. Et il a dit les mots qu’il faut pour ne pas passer inaperçu. Ainsi sur un Rossi et un Márquez qu’il voit grossir dans ses les rétroviseurs de son palmarès…
Giacomo Agostini est d’une génération que le coronavirus aime décimer. Il vit donc dans sa maison de Bergame comme dans un camp retranché. Cependant, vous allez voir qu’il a de quoi s’occuper… « Je vais bien, en prison, sans quitter la maison, mais ça va », dit Ago au site AS. Un moral solide qui transparaît avec cette remarque bien placée : « ces jours-ci, je revois des courses anciennes et des courses récentes, que Valentino et Márquez ont gagné et ce serait formidable si nous pouvions voir une course entre nous trois. La seule chose est que je gagnerais. Rossi et Marquez perdraient contre moi et ce serait un problème pour eux. »
On rappellera qu’Agostini est à la tête de 122 victoires en Grand Prix et de quinze titres mondiaux. Valentino Rossi revendique 115 succès et neuf couronnes, à 41 ans, alors que Marc Márquez, du haut de ses 27 ans, en est à 82 réalisations et huit championnats.
Ago revient aussi sur la terre ferme, faite de désolations en ces temps incroyables : « en Italie, la situation est très mauvaise, même s’il semble qu’elle commence à s’améliorer. En Espagne, je comprends qu’elle a également été mauvaise. » Mais il reprend le sujet qu’il aime, les courses de moto : « j’espère que l’on pourra commencer à la fin de juillet, ce qui fait des courses en août, septembre, octobre et novembre. Avec huit, neuf ou dix courses, vous pouvez faire le championnat du monde. J’ai couru des années comme ça et j’étais champion du monde en toute légitimité. »
La passion est la passion, mais l’octuple champion de 500 cm3 et septuple titré en 350 cm3 est clair quant aux priorités actuelles: « nous allons devoir attendre et nous devons aller sans hâte, car la première chose est la santé, puis le sport. Heureusement, cela s’améliore un peu chaque jour. Je reste à la maison et je ne couvre que le jardin que j’ai. »
Dans sa maison de Bergame, il trouve du divertissement en ces jours d’enfermement : « je prépare un album photo de 2 000 photographies. J’ai également préparé la salle des trophées et je nettoie et passe en revue les motos. Chez moi, je n’ai que 11 ou 12 motos, car les autres sont au musée, et la plupart sont des motos que j’utilise. Je n’ai que trois motos de Grand Prix, la 500 MV Agusta, la 350 MV Agusta, la 350 Yamaha que j’ai gagnée en 1974 qui es la moto avec laquelle j’ai gagnée à Daytona. » De quoi garder le moral, en effet !