Champion du Monde en 1982 sur une 500 Suzuki, Franco Uncini a ensuite dû mettre fin à sa carrière à la suite d’un terrible accident, quand sa tête fut percutée par la moto de Wayne Gardner devant laquelle il venait de chuter, le 25 juin 1983. Il est désormais responsable de la sécurité des GP pour la FIM, rémunéré par Dorna.
En commentant la situation actuelle, le vice-Champion du Monde
1976 sur une 250 Aermacchi–Harley-Davidson, estime que « Le
Grand Prix de Finlande pourrait être la première course possible
(mi-juillet, NDLR), bien que vous deviez évaluer
soigneusement la situation des autres nations. Personnellement, je
dirais que juillet pourrait être le mois de départ du Championnat
du Monde. »
« Je dois inspecter le Kymi Ring et il doit
encore être revu, car le circuit doit répondre à toutes les
exigences de sécurité que nous avons mises en avant. Nous devons
donc nous assurer que tout est en ordre, même si pour l’instant il
suffit d’attendre. »
« J’aime Sepang et le Mugello, mais aussi le vieil Assen,
avec 34 virages en sept kilomètres. Il s’agissait d’un circuit
urbain, qui était transformé en piste de course pendant le
week-end. »
« En plus de ces circuits il y avait aussi ceux qui étaient
considérés comme dangereux. Opatija me vient à l’esprit, la vieille
route, c’était une piste dangereuse. »
« La décision de m’engager pour la sécurité des pilotes a
été prise en 1979 à leur propre demande. J’ai donc été élu par mes
collègues en tant que représentant. Puis, en 1982, suite à la
demande de Suzuki de devenir pilote officiel, on m’a demandé si je
pouvais communiquer toutes les demandes à soumettre aux circuits
afin d’avoir la sécurité adéquate. D’une part, je me suis engagé à
être compétitif, d’autre part à protéger la vie de mes collègues.
»
« Kenny Roberts était ma référence, mais je respectais aussi Sheene, comme Spencer et Alan North. Et puis je me souviens aussi de Lucchinelli, je ne voulais pas être sa copie, je préférais être différent, alors peut-être que j’ai amplifié mon sérieux. »
Et que dire de Gardner, protagoniste de votre grave accident à Assen.
« Je ne me souviens en rien de cet accident, si ce n’est que
j’ai été dans le coma pendant cinq jours. Les hématomes sous mes
yeux ont même duré un an. »
La sécurité a été améliorée, mais apparemment ce n’est toujours pas suffisant.
« L’accident de Simoncelli est un risque que nous ne sommes toujours pas en mesure de contrer, car il n’existe pas de matériaux capables de résister à une telle force. Il y a tellement de choses qui ont été dites sur cette histoire, depuis l’airbag qui pourrait avoir eu une grande importance, jusqu’au casque ou aux capteurs, mais la vérité est que la force de ce type d’impact n’est pas encore possible à vaincre. »
Côté anecdote, « Avec Loris Capirossi, nous sommes allés à Sepang il y a quelques années. Je suis entré en piste et après quelques tours, j’ai commencé à attaquer. Loris m’a dépassé, puis il a commencé à secouer sa main. Une fois que je suis arrivé aux stands, il m’a dit : « Tu es un idiot, tu n’as pas fait de moto depuis 30 ans, pourquoi est-ce que tu prends des risques comme ça ? » (sourires)
Source : GPOne.com
Photos © Motogp.com / Dorna