Franco Morbidelli dispute sa cinquième saison en MotoGP avec Yamaha avant de rejoindre Pramac. Ducati sera l’arme de la rédemption.
Par Luigi Ciamburro de Corsedimoto
La Ducati Desmosedici GP24 laissée vacante par Johann Zarco finira entre les mains de Franco Morbidelli. Après de nombreuses spéculations de marché et des rumeurs sur l’éventuelle arrivée de Marc Marquez chez Pramac, l’équipe de Paolo Campinoti a résolu toutes les énigmes en optant pour le pilote issu de la VR46 Academy. Malgré les résultats, l’Italo-Brésilien sera celui qui pourra compter sur une moto officielle, tandis que l’étoile montante Marco Bezzecchi poursuivra sa marche dans le championnat MotoGP avec une Ducati de l’année précédente.
Au terme de sa cinquième saison au guidon de la YZR-M1, Franco Morbidelli mettra fin à sa longue parenthèse avec Yamaha. Avec la marque japonaise, il a vécu des hauts et des bas, se rapprochant du succès au championnat du monde lors de la saison 2020. À partir de 2021, après l’opération du genou et le passage à l’équipe d’usine, ses performances ont chuté inexplicablement.
Les sensations avec la nouvelle moto (et l’équipe) n’ont jamais été parfaites. Un seul podium ces trois dernières années et la 4ème place en Argentine sont les meilleurs résultats enregistrés. Une situation vraiment décourageante qui ne l’a pas empêché de signer chez Ducati Pramac Racing. Le pilote né en 1994 avoue être plus serein après avoir pris la décision de passer chez le constructeur italien.
Son premier rival, au sein du box Yamaha, était Fabio Quartararo, champion du monde 2021. Franco Morbidelli avoue que cela l’a influencé ces dernières années en MotoGP. « C’était définitivement de ma faute si j’étais si loin de Quartararo l’année dernière, en raison des difficultés d’adaptation au nouveau package. C’était différent et compliqué. Ainsi que l’équipe, avec des gens que je ne connaissais pas. Nous étions, entre guillemets, en train d’apprendre et avions très peu de temps ».
Ces années difficiles apportent également avec elles une série d’expériences et un plus grand niveau de maturité qui seront utiles pour l’avenir. « Yamaha m’a beaucoup appris, j’ai beaucoup appris de mon histoire ». Des conseils pour la Maison Iwata ? « Je n’ai pas envie de donner des conseils au grand patron… En plus, je ne sais même pas qui c’est ».
Franco Morbidelli : « on a vu que la Ducati s’adapte à beaucoup de styles, de ce point de vue je suis serein »
Il n’a aucun remords ni regret d’avoir quitté une équipe d’usine pour rejoindre une équipe satellite. « J’espère bien réussir à Pramac… Je sais que la dynamique au sein de ma prochaine équipe va changer. Certaines des autres équipes sont différentes. Mais ce n’est pas ce qui a manqué ces dernières années. Ce qui manque, c’est au niveau mécanique ».
Dans un sport comme le MotoGP, où le temps et la vitesse sont des facteurs essentiels, Morbidelli n’a pas eu le temps de s’adapter à la moto. Malgré les tentatives d’étude des mouvements et des données de Quartararo et de son équipe, il a été impossible de franchir une étape décisive pour viser les premières zones. Lors de la saison 2023 l’écart technique de la M1 par rapport à ses rivales européennes a ensuite fait le reste…
A partir de l’année prochaine nous changerons de musique, d’équipe et de moto. A sa disposition se trouve une Desmosedici officielle, contrairement à son ami Marco Bezzecchi qui courra avec une moto moins mise à jour. « J’en profite et je l’insulte souvent quand nous jouons au basket – a plaisanté Franco -. Je m’améliore, mais je perds toujours ». Le but est de renouer avec la victoire sur la piste et avec une Ducati entre les mains il n’y aura plus d’alibis. « On a vu que la Ducati s’adapte à beaucoup de styles, de ce point de vue je suis serein. Même si je ne connais pas les gens de ma nouvelle équipe, je ne connais que Paolo Campinoti. Depuis que je suis enfant, il a toujours été formidable avec moi, il y a une belle complicité entre nous ».
