Après une intersaison timide, voire inquiétante, KTM a effectué un spectaculaire redressement dès que la compétition a commencé, une affirmation aux avant-postes, avec Brad Binder, qui s’est inscrite à ce point dans la durée que la marque se retrouve aujourd’hui en tant que challenger de Ducati. Sans l‘agent orange sud-africain, la vie de l‘armée rouge serait bien plus paisible. Une situation cocasse, car la forme affichée par la RC16 doit beaucoup à des hommes venus de Ducati. L’un d’eux, Francesco Guidotti rappelle comment les hommes de Mattighofen ont su ainsi se remettre en question. Comme une indication sur ce qui devrait se passer chez Yamaha et chez Honda. Mais qui n’a toujours pas commencé …
Il est team manager de l‘équipe officielle KTM et il fait partie du wagon Ducati qui s’est arrêté en gare de Mattighofen pour s’installer chez KTM. Francesco Guidotti officiait ainsi chez Pramac avant de porter la chemise orange, qui est aussi aujourd’hui dans la garde-robe Fabiano Sterlacchini, Alberto Giribuola, Christian Pupulin et Jack Miller. Tous ont apporté leur expérience Ducati. Et Guidotti ne s’en cache pas. Plutôt que d’y voir un pillage en règle, il y constate un grand pragmatisme de la part des Autrichiens.
Sur la Gazetta, on lit ainsi : « à Mattighofen, en 2021, ils ont compris qu’il fallait passer la vitesse supérieure, c’est pourquoi ils ont mis en œuvre un programme de changement ». Il ajoute : « ce changement vient d’une décision prise au sommet. Comme dans toute discipline, si vous voulez vous améliorer, vous devez embaucher les meilleures personnes du moment dans votre domaine ».
« Chez KTM, on a compris qu’il était temps de changer de rythme en repartant de zéro »
« Il y a eu une entreprise qui a compris qu’il était temps de changer de rythme en repartant de zéro, puis, après avoir atteint un certain niveau, mieux structurer le tout, en se concentrant sur les détails » dit encore l’Italien. « Il est clair que pour grandir, il faut regarder qui est la référence » mentionne-t-il encore. « Ici chez KTM, il a fallu accélérer le processus, c’est logique qu’ils soient allés pêcher dans le paddock ».
Une politique et une audace brûlantes d’actualité avec deux firmes japonaises qui refusent cette fondamentale remise en question, jusqu’à regarder leur navire, autrefois amiral de la flotte MotoGP, couler normalement.