C’est en pilote condamné au sursis dans son box Repsol Honda que Pol Espargaró arrive dans la Sarthe pour y disputer le Grand Prix de France MotoGP. Il est de notoriété publique, en effet, que son employeur a levé l’option que son contrat contenait pour l’après 2022, le rendant ainsi libre de ses mouvements sur le marché des transferts. Pendant ce temps, avec le fait acquis du retrait de Suzuki au terme de cette saison, l’ombre de Joan Mir enveloppe déjà son box. Ce n’est donc pas une période facile pour le cadet d’un Aleix qui est actuellement second au championnat…
Dans ce fameux classement général provisoire, Pol Espargaró est plus loin. Il y pointe 12è, séparé du leader, Fabio Quartararo, par un écart de 54 points, alors que sa distance sur le meilleur représentant Honda, soit son équipier Marc Márquez (9e), est de 9 points. L’Espagnol a fait les six meetings proposés, alors que celui qui partage son box a dû en manquer deux pour cause de blessure. C’est donc plutôt compliqué pour l’ancien champion du monde Moto2 2013 qui n’a pu renouveler sa belle prestation d’entame de campagne au Qatar, qui s’était soldée par un podium final.
Justement, Le Mans pourrait le remettre sur les rails. Pol Espargaró a disputé huit fois le Grand Prix de France en MotoGP, avec une troisième place en 2020 comme meilleur résultat. Il a également terminé deux fois dans le Top 5 – en 2014 et 2016. C’est l’un de ses circuits préférés, et celui sur lequel il a généralement été rapide en qualifications. « L’année dernière, je pense que Le Mans a été l’un des premiers week-ends où nous avons pu vraiment commencer à montrer notre potentiel » dit Pol Espargaró. « Nous nous sommes améliorés depuis, tant la moto que moi-même, donc j’ai hâte d’y retourner et de mettre en pratique ce que nous avons trouvé pendant le test de Jerez ».
« J’ai fait de bonnes courses au Mans, les conditions plus fraîches et les hauts niveaux d’adhérence conviennent beaucoup à mon style de pilotage » rappelle-t-il. Cependant… « Le MotoGP est très serré en ce moment donc nous ne pouvons pas compter sur le passé. Il faudra bien travailler dès le début du week-end, bien se qualifier et se battre dur pendant la course ».
Pol Espargaró : « lorsque la saison des contrats arrive, il y a une certaine nervosité«
Le Mans ce week-end, puis le Mugello et Barcelone en suivant sont attendus comme les juges de paix par un marché des transferts qui évaluera ces trois Grands Prix pour figer ses décisions en vue de 2023 et au-delà. Pol Espargaró le sait et voilà comment il aborde ces importantes échéances : « tous les pilotes veulent se renouveler et continuer dans le championnat du monde MotoGP car c’est notre travail et notre gagne-pain en dépend, comme toute autre personne », explique le pilote de 30 ans. « Lorsque la saison des contrats arrive, il y a une certaine nervosité et des erreurs sont commises à cause de l’anxiété ».
Il termine : « si ces années d’expérience m’ont appris quelque chose, c’est savoir gérer ces moments, ne pas se précipiter et ne pas ressentir trop d’anxiété ou de pression pour renouveler. Peu importe à quel point vous voulez pousser pour obtenir un contrat, tu l’auras. Il y a beaucoup plus de choses que d’obtenir un bon résultat en course, car ta continuité ne dépendra pas de ça ». Au passage, actuellement, pas moins de 20 pilotes sur les 24 recensés sur la grille de départ du MotoGP ne sont pas encore certains de quoi sera fait l’après 2022…
