Miguel Oliveira ne sera pas plus au prochain Grand Prix de France qu’Enea Bastianini et encore moins que Pol Espargaró. Les blessés de la première bataille de Portimao continuent de panser leurs plaies dans cette saison de MotoGP qui atteindra le cap de sa cinquième échéance le week-end prochain au Mans. Sur la liste des convalescents, on note aussi le nom d’un Marc Marquez qui n’a encore rien dit au sujet de son retour à la compétition après les forfaits d’Argentine, des Amériques et d’Espagne. Il attend le 9 mai et une visite médicale pour se prononcer. Mais la rumeur veut qu’il ne prenne pas le risque d’aller au Mans.
Marc Marquez se trouve dans une situation où il doit bien peser le pour et le contre avant de décider du moment où il retrouvera ses troupes dans le box Repsol Honda. La RC213V est toujours aussi catastrophique et déprimante, il est sous le régime de la suspension de sa sanction et surtout sa blessure à la main droite est du genre à pouvoir mettre un terme à sa carrière, selon son propre aveu.
Lors de l’opération du premier métacarpien de la main droite dans la nuit du 26 au 27 mars – rendue nécessaire après avoir perdu le contrôle de sa Honda pour mieux aller s’échouer contre le corps de Miguel Oliveira à Portimao – la fracture diagnostiquée avait été fixée avec de minuscules vis. Un dispositif qui gêne toujours l’octuple Champion du Monde lorsqu’il simule un freinage sur la moto.
Avant le verdict des médecins, qui décideront, selon l’aveu de Marc Marquez, le 9 mai, de son aptitude ou non à reprendre le collier, il faut rappeler que le tracé du Bugatti qui accueille le Grand Prix de France est connu pour ses six redoutables zones de freinages, à défier à chaque tour. La contrainte au freinage et en appui sur le guidon est ainsi considérable sur cette piste en stop-and-go. Soit exactement ce que peut redouter un Marc Marquez dans l’état actuel des choses.
Marc Marquez doit penser à la suite
Par ailleurs, ses chances de titre cette année sont asymptotes de zéro. Il compte 80 points de retard sur le leader Pecco Bagnaia. De fait, pourquoi aller tenter le diable sur une piste qui sera sans doute rendue encore plus difficile à appréhender avec une météo capricieuse alors que le mois prochaine il faudra disputer trois Grands Prix successifs ? Soit celui d’Italie au Mugello (11 juin), puis celui d’Allemagne au Sachsenring (18 juin) et enfin celui des Pays-Bas à Assen (25 juin). Trois épreuves qui signifient six courses dans le cadre du nouveau format…
Techniquement, Honda n’a rien à mettre sur la piste qui puisse motiver Marc Marquez à reprendre le guidon. Après bien des tergiversations, le châssis Kalex, un nom dont on a prohibé la prononciation au HRC, et sur lequel Marc Marquez fonde de grands espoirs, a finalement peu de chances d’être utilisé au Mans. Car il n’y en a pas assez de retour d’expérience des pilotes. Il n’a été testé que pendant un tour par Joan Mir et pas du tout par les autres pilotes réguliers.
Sur le sujet, Alberto Puig admet sur Corsedimoto qu’« il est trop tôt pour prendre une décision claire sur l’avenir de ce châssis. Il nous faut plus de temps pour se décider mais pour l’instant les sensations sont positives Mais nous avons besoin de plus de temps… Les premiers pas sont bons… ils doivent continuer d’essayer ». Et l’Espagnol termine : « nous avons beaucoup d’informations et beaucoup de données que nous allons évidemment analyser pour essayer de trouver des solutions. Nous progressons ». Il n’y a pas de quoi précipiter un retour, effectivement.