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Pour la deuxième fois d’affilée, Pecco Bagnaia vient de signer la pole position, et confirme ainsi sa bonne dynamique après un début de saison assez erratique pour Ducati. Avec son coéquipier Jack Miller en couverture sur la première ligne de la grille, l’Italien se trouve ainsi idéalement placé pour viser là aussi une deuxième victoire de rang après celle décrochée à Jerez il y a deux semaines.

Le Transalpin est revenu sur sa performance lors de la conférence de presse post-qualifications, et nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos.


Pecco, vous avez réalisé le tour parfait en qualifications, et signé du même coup la 50e pole-position de Ducati en MotoGP. Quelles sont vos impressions ?
« En début d’après-midi, lors des FP4, je n’étais pas très sûr de moi pour les qualifications car j’avais pas mal de problèmes pour bien faire ralentir la moto, mais par la suite nous avons fait un pari avec mon chef-mécanicien. Je n’avais pas de bonnes sensations jusque-là et nous avons procédé à une petite modification qui a suffi pour que je retrouve de nouveau un bon feeling. Le niveau de grip était meilleur, et j’étais davantage en mesure de ralentir la moto. Je suis très content de cette pole-position, mais je suis surtout content d’avoir trouvé quelque chose qui m’a permis de beaucoup progresser. Je pense que nous sommes prêts pour la course de demain. »

La course devrait au final se dérouler sur le sec demain. On sait que dans ces conditions Fabio Quartararo détient un très bon rythme de course, alors qu’Álex Rins s’est montré rapide lors des FP4. Jack Miller et Aleix Espargaró qui vous accompagnent en première ligne devraient également être performants. A quel type de course vous attendez-vous donc, et qui devrait être selon vous votre plus sérieux adversaire ?
« Fabio est clairement l’homme à battre, mais je pense qu’avec la modification à laquelle nous avons procédé pour les qualifications, nous sommes désormais plus proches. Les prévisions météo disent que demain il va pleuvoir. J’espère que ce ne sera pas le cas. Si on roule sur le sec et que je peux prendre un bon départ, alors j’essaierai d’attaquer et de creuser un écart que je gérerai par la suite. Mais si c’est mouillé ce sera une autre histoire, car vous ne pouvez pas attaquer comme vous le souhaitez. Il faut être davantage sous contrôle dans ces conditions. »

Le 46 va être retiré des numéros disponibles lors de la prochaine manche au Mugello. Aimeriez-vous que votre propre numéro soit un jour retiré ? Cela serait bon signe…
« Je pense que si on fait cela on n’aura bientôt plus de numéro à prendre [rires]. Mais dans ce cas précis je pense que c’est normal. Je pense de toute façon qu’il ne viendra à l’idée de personne de choisir le numéro 46 à l’avenir ! »

Au cours de ces deux premières journées de compétition nous avons vu beaucoup de tout droit dans le premier virage, ce qui est assez dangereux à cet endroit-là [les pilotes tirent tout droit et sont contraints de garder de la vitesse hors-piste pour ne pas s’enliser dans les graviers, coupant au final la première chicane à haute vitesse]. Pensez-vous qu’il serait mieux d’avoir de l’asphalte à cet endroit en lieu et place des graviers ?
« C’est l’un des endroits dangereux de ce championnat. Ce serait bien sûr une bonne chose d’avoir de l’asphalte à l’extérieur du premier virage, mais le problème est qu’en cas de chute la moto ne serait pas suffisamment ralentie et poursuivrait sa course jusqu’à la première chicane. »

Lors de votre dernier relai en Q2 on vous a vus rouler de concert. Était-ce prévu ?
« Ce n’était pas prévu, mais j’aime bien finir mes deux tours de time-attack, rentrer au stand et repartir dans la foulée. C’est quelque chose qui est plus difficile à prévoir pour les autres équipes. Mais Jack Miller connaît la technique, et il m’a donc suivi sans que cela ne me pose le moindre problème. »

Vous semblez réussir à légèrement glisser avec votre moto tout en conservant beaucoup de vitesse en virage. Pensez-vous que c’est une faculté que vous avez développée lors de vos entraînements au ranch de Valentino Rossi ?
« C’est difficile à dire. J’ai commencé à piloter de la sorte en 2017. Je pilote comme cela car de cette façon je peux freiner plus fort tout en limitant les blocages de la roue avant. Je pense que le ranch m’a davantage permis de mieux contrôler les gaz, bien plus que les phases de freinage. »

Jack Miller a déclaré qu’il était assez difficile de dépasser ici, alors qu’il y a quelques années les pilotes tenaient le discours radicalement opposé. Doit-on s’attendre à ce qu’il soit de plus en plus difficile de dépasser dans la catégorie reine ?
« C’est vrai que c’est assez difficile de doubler ici, surtout cette année car je me suis retrouvé derrière Luca Marini et j’ai vraiment eu des difficultés pour le dépasser. En situation de course vous devez être prudent avec vos pneus, or si vous voulez dépasser il faut vraiment beaucoup attaquer. Quand j’étais derrière Luca je n’étais pas en mesure d’être aussi rapide que je le souhaitais, et je perdais même du temps sur lui donc c’était assez étrange. Je pense néanmoins que vous ne pouvez pas faire beaucoup de différence dans les phases de freinage ici car le grip n’est pas exceptionnel. Dépasser est donc difficile, mais bien sûr pas impossible. »

Le niveau de la GP22 semble de plus en plus fort, GP après GP. Avez-vous trouvé quelque chose de spécial, que ce soit au niveau des réglages ou de l’équilibre global de la moto ?
« Nous n’avons pas vécu le début de saison auquel nous nous attendions durant les essais hivernaux. Quand nous sommes arrivés au Qatar ce fut un véritable choc, parce que je n’étais pas du tout compétitif et j’avais du mal dans tout ce que j’entreprenais. J’étais par conséquent assez nerveux, mais nous avons travaillé et nous avons pu constater des progrès comme en Argentine ainsi qu’à Austin. Mes sensations sont par la suite complètement revenues au Portugal. Cette moto n’est pas complètement différente par rapport à l’an passé, mais quand on parle de dixièmes de seconde, de petits changements peuvent faire de grandes différences. Le fait est que la moto est à présent meilleure dans la vitesse en virage. On est bien aidés en cela par le carénage de faibles dimensions que nous avons. »

 

GP de France MotoGP – La grille :

Crédit classement : MotoGP.com

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