Fabio Quartararo a décroché la quatrième place à l’issue des qualifications du GP de France. Le fait de ne pas être en première ligne pourrait être une source de frustration pour le Français sur ses terres, mais celui-ci se veut confiant et assure détenir un très bon rythme de course, qui pourrait bien lui permettre de viser plus haut demain.
Le pilote Yamaha a répondu aux questions des journalistes à l’issue des qualifications (celles recourant au tutoiement, c’est-à-dire dans la première partie de cette intégralité, proviennent des journalistes français), et nous vous retranscrivons ici la totalité de ses propos.
Fabio, est-ce que tu es déçu
par le résultat des qualifications ?
« Non, pas du
tout. Je suis même assez content car je pense avoir fait le
maximum. Même ce matin lors des FP3 j’ai fait le meilleur tour que
je pouvais, et idem cet après-midi. On est vraiment à la limite et
c’est pour cette raison que je n’arrive pas à mettre tous les
secteurs ensemble. On est bien, mais je dois dire que je suis le
couteau sous la gorge et je ne peux rien faire d’autre. Je pense
que c’est dans des conditions difficiles comme celles-là qu’on
apprend énormément. »
Les Ducati sont donc
intouchables ?
« Sur un tour elles sont
intouchables, il faut être clair. Cela dépend des circuits, mais
quand on voit que sur des tracés comme Jerez ou bien ici qu’elles
sont devant, avec pas moins de quatre Ducati sur les deux premières
lignes, c’est qu’elles peuvent vraiment faire la différence sur un
tour, alors que nous on a plus de mal. On voit que les autres
Yamaha ne sont pas vraiment là. Tout ce que je sais c’est que je
donne mon maximum, mais je pense aussi qu’au niveau du rythme de
course on est vraiment bien, et avec 27 tours prévus demain cela
devrait nous réserver plusieurs occasions de porter une
attaque. »
Rien n’est donc perdu pour
demain ?
« Rien n’est perdu, et je pense qu’on a
vraiment le potentiel pour se battre pour la victoire. Pour être
clair j’ai une moto qui a vraiment du mal en qualifications, et
même sur le rythme de course, je sais que je ne garde aucune marge,
et c’est comme ça que je parviens tout de même à rester dans les
cinq premiers pour espérer obtenir quelque chose le dimanche.
»
A Jerez tu as rencontré des
difficultés pour suivre la Ducati de Pecco Bagnaia durant la
course. Est-ce que tu t’attends à la même difficulté demain
?
« Ce sera différent, car à Jerez on avait le
pneu dur et on avait des problèmes même quand on était tout seul.
C’est-à-dire que même lors des FP4 j’avais des problèmes de
surchauffe, et bien sûr quand vous êtes derrière quelqu’un comme ça
c’est un désastre en raison de la hausse des températures et de la
pression du pneu avant. Ici on est avec le pneu soft, et on n’a pas
vraiment de problème sur cet aspect. Je ne suis donc pas très
inquiet pour ça. Notre rythme est bon, mais j’espère tout de même
une course sur le sec. »
Le départ va s’avérer
particulièrement important avec toutes ces Ducati autour de toi.
Est-ce que tu vas appliquer une stratégie particulière
?
« Je n’ai pas de plan en particulier, mais ce
qui va être intéressant c’est de voir qui utilise le holeshot
device à l’avant, mais aussi à l’arrière. On sait très bien que
c’est un circuit spécial et assez difficile pour utiliser ce genre
de dispositifs, mais je pense que quatrième est tout de même une
bonne position pour partir. »
Marc Márquez a pris ta roue
ce matin ? C’était quoi l’idée ?
« Il n’y avait
pas d’idée en particulier. J’avais l’objectif de me qualifier en Q2
et je savais qu’à ce moment-là c’était pour ainsi dire déjà fait.
Il m’a suivi plusieurs fois mais cela ne m’a pas vraiment
dérangé. »
Est-ce que tu ressens tout
l’engouement du public ?
« C’est surtout quand on
sort et revient au stand qu’on ressent tout ce soutien, et ça fait
vraiment plaisir. Malheureusement on n’arrive pas à les entendre
avec les bruits de la moto, mais on sait bien qu’ils sont tous à
fond, et dans mes tours de sortie j’arrive à saluer un peu tout le
monde. »
Vous avez affiché un bon
rythme de course, mais peut-être que cela va compter pour du beurre
étant donné que de la pluie est prévue pour demain. Êtes-vous tout
de même confiant, même avec trois pilotes très rapide devant vous
sur la grille ?
« Je suis confiant, que la course
doive se dérouler sur le mouillé ou sur le sec. J’espère bien sûr
que ce sera sur le sec, mais au niveau du rythme je pense pouvoir
me battre pour la victoire. Jusqu’ici nous n’avons pas fait
beaucoup d’erreurs, nous avons été constamment dans la fenêtre des
1’31, alors que j’ai vu que plusieurs pilotes avaient du mal à
évoluer dans cette zone. Que ce soit avec le pneu soft ou le medium
à l’avant, nous sommes dans le coup, et je suis content de
cela. »
En cas de course sur le sec,
Álex Rins semble très rapide. Pensez-vous qu’il puisse se mêler à
la lutte pour la victoire ?
« Je ne sais pas. Il a
été très rapide, mais les gars présents en première ligne le sont
aussi. Si vous faites des chronos en 1’30.4, 1’30.5 ou 1’30.6,
c’est que vous êtes dans le coup pour vous battre. Je pense
cependant que j’ai quelque chose de plus au niveau du rythme. Cela
me donne de la confiance, et par conséquent je ne suis pas
spécialement déçu par cette quatrième place sur la grille.
»
Si la course doit se
dérouler sous la pluie demain, préféreriez-vous que le warm up se
déroule sur le mouillé ?
« C’est la même chose
pour tout le monde, et je ne sais pas vraiment si j’ai une
préférence à ce sujet. A Mandalika nous avons couru sous la pluie
par exemple sans référence antérieure, et pour autant nous avons
livré une belle prestation. »
Même si vous ne figurez pas
sur la première ligne de la grille, vous semblez tout de même bien
plus confiant que par le passé. Qu’est-ce qui peut expliquer cela
?
« Je pense simplement que mon rythme est un peu
mieux qu’à Jerez. J’arrive à prendre mes marques un peu plus
facilement ici, et nous sommes très rapides tout en étant très
constants. C’est vraiment ce qui me rend optimiste pour
demain. »