Johann Zarco a signé le quatrième meilleur temps absolu à l’issue de la première journée du GP de France. Il est ainsi le Français le mieux placé, alors que Fabio Quartararo doit quant à lui se contenter pour l’heure de la sixième place. Un bon résultat pour le pilote Pramac, qui s’est néanmoins fait peur en tirant tout droit au premier virage lors des FP2.
Le numéro 5 a répondu aux questions des journalistes français à l’issue de la seconde séance d’essais libres du jour, et nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos.
Johann, quel est ton
ressenti à l’issue de cette première journée ?
«
Je suis content d’être quatrième, on sauve bien les meubles. On
n’est pas sûrs des conditions qu’on aura demain, et peut-être que
celles-ci seront trop fraîches pour nous permettre d’aller viser un
temps en 1’31. L’idée était donc de faire un bon chrono dès
maintenant, et je dois dire à ce sujet que Bastianini a vraiment
fait un très bon temps et qu’il a vraiment assuré [sa place pour la
Q2]. Personnellement mon chrono en 1’31.5 a été arraché à la force
du poignet, même s’il manque encore deux ou trois trucs pour
pouvoir vraiment bien jouer avec la moto. Mais durant les FP2 j’ai
senti une bonne amélioration, car en tout début d’après-midi on
n’était pas partis sur la bonne voie. En définitive on a bien
rectifié le tir, et ça c’est impressionnant. Du coup je suis
content, d’autant plus que je vois bien que c’est difficile pour
beaucoup de monde étant donné le nombre de chutes aujourd’hui.
Alors même si je ne suis pas pleinement satisfait je parviens tout
de même à figurer parmi les bons pilotes du jour, alors que c’est
une nouvelle fois très serré, comme toujours en MotoGP où tout le
monde est tout le temps condensé, ce qui rend la tâche difficile.
Mais le tracé me plaît bien, j’ai de bonnes sensations, et j’en
veux encore plus, et c’est là que je dois rester zen car il est
certain que je n’obtiendrai pas davantage en m’énervant. »
Es-tu parvenu justement à
rester zen quand tu as tiré tout droit au premier virage
?
« J’ai quand même eu peur, mais le fait est que
cela est arrivé au moment où nous avons rectifié le tir et où j’ai
commencé à me sentir mieux sur la moto. C’est d’ailleurs pour cette
raison que j’ai essayé d’entrer plus fort dans le premier virage.
Malheureusement je pense que je suis entré dedans un peu trop tard,
et quand vous êtes lancé à plus de 300 km/h vous ne pouvez pas vous
permettre de changer de trajectoire ne serait-ce que d’un mètre, et
je me suis donc retrouvé trop large. J’ai rapidement vu que je
n’allais jamais rejoindre la corde, et il a fallu par conséquent
que je coupe. Je m’attendais à ce que la moto reste stable dans les
graviers, mais elle s’est mise à bouger énormément. J’ai alors bien
essayé de réaccélérer mais ça n’a pas marché. Du coup j’ai sauté
par-dessus la piste et j’ai eu peur de me faire éjecter au moment
où j’allais retomber sur l’asphalte, mais ça a tenu. C’était bien
pour le show, et j’ai d’ailleurs eu très chaud ! J’étais déjà en
quatrième, et j’ai voulu faire le moins de mouvement possible. Je
savais qu’avec la vitesse que j’avais je ne pouvais pas m’enfoncer
dans les graviers. Tant mieux que je m’en sorte bien, car c’est
vrai qu’au moment où la moto se met à bouger ça fait peur.
»
Comment te situes-tu en
termes de rythme de course ?
« J’ai fait deux fois
dix tours, avec pas mal de chronos dans la fenêtre basse des 1’32.
Mais comme les autres pilotes ont déjà la capacité de faire des
1’31 avec le pneu medium, cela relativise tout. Tu peux être en
mesure de faire un 1’31.1 avec le soft, si les autres sont capables
de faire un 1’31.8 avec le medium, ce sont bien eux qui ont un
avantage. Je pense néanmoins qu’on peut atteindre ce rythme, même
si pour cela j’aimerais être mieux sur la moto. Mais je dois dire
que je ne suis pas très fatigué sur la moto, donc il y a moyen
d’avoir un bon rythme. »
Tu as déclaré hier que ton
approche du weekend n’allait pas changer, quand bien même il s’agit
du GP de France, et tu viens de dire qu’il ne fallait pas
s’énerver…
« C’est moi, je m’énerve tout le temps
! Mais l’esprit compétiteur prend le dessus sur le fait qu’il
s’agisse du GP de France. En revanche quand tu fais quatrième comme
moi aujourd’hui tu profites plus du tour pour saluer les gens qui
sont là. »