Enea Bastianini arrive devant l’entrée du tracé du Bugatti au Mans pour faire son Grand Prix de France, septième manche de la saison MotoGP, comme taraudé par un doute. Le pilote Gresini Ducati a la belle particularité d’être le seul pilote à ce stade de la campagne à avoir concrétisé à deux reprises. Mais il a aussi chuté à Portimao et il n’a fini que huitième un Grand Prix d’Espagne à Jerez où il a eu la désagréable sensation de ne plus reconnaitre sa belle GP21. Une mauvaise surprise qu’il voudra valider comme une regrettable exception lors de ce week-end dans la Sarthe. Il avait terminé seulement 14é l’échéance en 2021, mais les conditions étaient particulières. Cette fois, il devrait faire beau…
Enea Bastianini est troisième au classement provisoire du championnat, à 20 points du leader Fabio Quartararo et à 13 longueurs de l’Aprilia d’Aleix Espargaró. Il est donc le meilleur pilote Ducati dans la hiérarchie actuelle mais il se demande s’il est considéré comme le meilleur pilote par Ducati… En tout cas, il arrive au Mans pour lever une ambiguïté apparue à Jerez : « le Mans est un circuit un peu particulier, mais très beau. Habituellement, la météo et donc les conditions de piste sont une variable importante, mais nous espérons que cette fois ce ne sera pas le cas ». Puis il ajoute ceci : « j’aimerais retrouver avec la moto ce feeling qu’on a un peu perdu à Jerez : disons retrouver la moto de Portimao, où seul le résultat ne nous a pas souri… ».
Enea Bastianini aura à sa disposition le carénage de la GP22
Le pilote de 24 ans sait que le marché des transferts entre dans sa phase finale que le retrait promis de Suzuki a aussi accélérée. Après le Mans, il y aura le Mugello et Barcelone. Au terme de ces trois rounds, la messe devrait être dite pour beaucoup et notamment chez Ducati qui doit se déterminer sur les sorts de Jack Miller, Jorge Martin et Enea Bastianini pour la place à côté de Pecco Bagnaia : « l’avenir de Bastianini et Martin sera clarifié d’ici juin » a dit Paolo Ciabatti le directeur sportif de la marque de Borgo Panigale.
« Ducati parie sur les deux pour l’avenir. Dans l’équipe officielle, il n’y a qu’une seule place libre, mais nous prévoyons de continuer avec les deux » ajoute l’Italien. De son côté, Bastianini a déjà prévenu : « je me vois comme un pilote Ducati, mais il doit y avoir certaines conditions pour rester un pilote Ducati ». Chaque détail ou sensation va encore un peu plus compter à partir de maintenant…
Ducati le sait puisque Bastianini aura à disposition le carénage de la GP22, essayé lors de la journée de test à Jerez. Sur cette option, le protégé de Carlo Pernat a déclaré : « ce carénage est plus étroit, ce qui est étrange au début. Vous êtes rapide lorsque vous changez de direction, mais la moto est un peu moins stable. Il a des avantages et des inconvénients. C’était bien à Jerez. Si je devais courir maintenant, je choisirais le nouveau carénage, celui de la GP22. Je ne sais pas comment c’est sur les autres pistes. Maintenant, nous devons prendre notre temps pour évaluer si nous l’utiliserons également au Mans » termine le Champion du Monde Moto2 2020.