pub

Avec sa charge de premier représentant du manufacturier unique du MotoGP qu’est Michelin, Piero Taramasso est déjà en plein dans le début de la saison 2020 qui aura lieu du 17 au 19 juillet à Jerez. Et pour cause : il faut que ses troupes fabriquent puis acheminent avant de fournir aux teams les incontournables pneus qui devront présenter des gommes adaptées à la situation. Or, Jerez en juillet, ce n’est pas le même circuit qu’en mai. Comme Valence sera particulier fin novembre. Taramasso explique le plan de bataille de Bibendum en nous mettant l’eau à la bouche puisque les courses devraient être plus que jamais indécises…

Cette saison 2020 concentrée dans le temps et dans l’espace, faite de plusieurs Grands Prix sur un même circuit, enfantera sans aucun doute d’un Champion du Monde plus que légitime. Mais si la campagne avait commencé comme prévu, sans doute que l’équilibre des forces aurait été différent. L’homme de Michelin en MotoGP qu’est Piero Taramasso reconnaît en effet que le confinement a tout remis à zéro : « en mars, il y avait eu des équipes qui avaient trouvé la bonne configuration tout de suite et dont les pilotes s’étaient bien adaptés, et d’autres qui devaient encore travailler, comme Ducati et Honda. Mais je pense que pendant cette pause, ils ont pu analyser toutes les données et que nous avons mieux compris comment utiliser le nouveau pneu. Je m’attends à un bon début de championnat ».

« Trois ou quatre motos départagées par la photo finish »

Un si bon début d’ailleurs que le suspense sera au rendez-vous : « le nouveau pneu arrière a beaucoup d’adhérence, vous devez donc travailler sur l’équilibre et l’attitude de la moto, le pilote doit également s’adapter à la fois au freinage et à l’accélération. Avec deux courses sur un même circuit, il y aura plus de temps pour bien faire et je pense que dans la deuxième course, où tout le monde sera préparé, nous verrons beaucoup plus de bagarres ».

Il ajoute : « je ne serais pas surpris de voir 15 pilotes en une seconde en qualifications ou vous arrivez en photo finish avec 3 ou 4 motos. Je pense que ce sera très spectaculaire et il y aura des podiums plus variés que d’habitude. Les pilotes pourront mieux exploiter le potentiel des motos et des pneus et les conditions de piste seront également meilleures ».

A propos de conditions de piste, Piero Taramasso précise qu’il sait ce qui l’attend et que Michelin s’est adapté en conséquence : « nous avons décidé d’éliminer la gomme souple initialement prévue et d’augmenter toutes les options d’une étape en ce qui concerne la dureté, l’ajout d’un caoutchouc qui nous donne la sécurité de bien fonctionner, même dans des conditions extrêmes de chaleur. Les pneus que les pilotes auront lors des tests préliminaires seront exactement les mêmes que ceux des deux Grands Prix. Dans toutes les courses doubles, les pneus seront toujours les mêmes ».

« Nous fabriquerons les pneus à la dernière minute »

« La semaine prochaine, nous communiquerons la liste des pneus pour tous les Grands Prix. Nous avons également eu l’occasion lors des tests privés de la semaine dernière de tester le nouvel asphalte à Misano et nous sommes maintenant plus serein » assure-t-il sur GPOne.

Il termine sur la logistique Michelin : « pour le moment, nous avons déjà les pneus prêts pour les 3 premiers circuits, puis pour 5 courses, et progressivement nous continuerons la production. Notre stratégie est d’amener 1 200 pneus puis, dimanche soir, en fonction de la quantité utilisée, décider de ce qui est nécessaire pour le prochain Grand Prix. Nous allons donc fabriquer des pneus à la dernière minute et c’est une nouvelle façon de travailler. Vous devez bien calculer les délais, pour apporter des pneus de notre usine à Jerez, cela prend 3 jours, à Brno 2 jours et demi, il n’y a pas de place pour l’erreur. Même pour le personnel, ce sera un gros effort, ce sera comme lancer un triplé par mois, mais grâce à notre passion nous le ferons ».