La liberté de parole semble un fait acquis chez Honda et chez Yamaha si l’on veut bien tendre l’oreille sur les déclarations tant de Marc Marquez que de Fabio Quartararo au sujet de leur moto. Les deux marques japonaises ont été mises dans les cordes par les trois constructeurs européens qui continuent à leur asséner des coups en même temps que leur pilote leader leur envoie des piques. Dernièrement, Fabio Quartararo s’est mis à rêver tout haut de la KTM après avoir observé Brad Binder. Ce qui ne peut qu’attirer l’attention.
Car Fabio Quartararo fait partie des meilleurs pilotes du plateau et c’est un champion du monde version 2021 du MotoGP. Il n’a jamais semblé plus mécontent de son matériel, et Yamaha ne semble pas près de lui fournir la machine compétitive dont son talent indéniable a besoin. Il n’ira pas ailleurs la saison prochaine car il est sous contrat, estimé d’une valeur de 6 millions d’euros la saison selon La Gazzetta dello Sport. L’âge et l’éclat du Français signifient que la plupart des équipes aimeraient l’acquérir et, si Yamaha ne peut pas lui donner les assurances dont il a besoin, 2024 sera dominé par des discussions sur sa prochaine destination.
Vers où ? On ne sait, mais Fabio Quartararo n’a pas caché qu’en l’état actuel des choses, une RC16 lui conviendrait bien. Mis à part les bons départs, le tricolore ne s‘est pas privé de signaler une autre qualité de l’opus autrichien qui est cette capacité à glisser dans les virages sans perdre le contrôle ni faire tomber son pilote. « J’ai été impressionné par Brad dans la course de sprint », a commenté Fabio Quartararo au sujet de Brad Binder au terme de la course Sprint à Jerez. « Je n’ai jamais vu quelqu’un piloter une moto de Grand Prix comme ça. Encore plus que de la piloter ainsi, c’est la façon dont la moto ne s’est pas écrasée à ce moment-là », s’étonne Quartararo après avoir vu la KTM freiner latéralement.
Fabio Quartararo : « je pense que nous avons atteint notre limite avec notre moto »
Il avait alors ajouté : « cela convient à son style de pilotage, mais avoir une moto qui permet ce genre de mouvement quand on suit un autre pilote… C’est mon rêve ! C’est ce dont nous avons besoin pour nous battre pour le sommet ». Des compliments qui lui permettent de rappeler les reproches à faire dans son propre camp : « nous avons plusieurs difficultés à résoudre : l’une est l’attaque du chrono sur un tour et l’autre est la poursuite des autres pilotes. Parce que le rythme est rapide ».
Quartararo assure que la vitesse de pointe supplémentaire offerte par le moteur de cette année n’est pas suffisante. « Nous avons plus de puissance et les gens pensent, ‘Ouais, c’est bien.’ Mais ce n’est pas bien parce que nous avons deux petites ailes par rapport aux deux ailes massives que KTM a, plus celle sur l’aile à l’arrière ».
Il précise : « si nous devions rouler avec un tel aérodynamisme, nous serions quatre km/h moins rapides et tout aussi rapides qu’avant, voire plus lents sur la vitesse maximale. Nous avons donc besoin de beaucoup plus de puissance pour pouvoir utiliser beaucoup plus d’appuis et se battre », explique l’officiel Yamaha. « C’est une chose, mais il y a aussi le fait qu’on ne peut pas doubler et rester proche des autres motos, c’est notre principal problème pour le moment ».
L’équipier de Franco Morbidelli termine : « je pense que nous avons atteint notre limite avec notre moto. Si nous voulons vraiment nous améliorer, nous devons faire quelque chose différemment ». Après cinq Grands Prix et dix courses cette saison, le Français n’est que huitième au classement général et compte déjà 45 points de retard sur l’actuel leader du championnat, Francesco Bagnaia, officiel Ducati.