Fabio Quartararo a déjà la tête à la saison 2024 puisque cette campagne 2023 ne pourra rien lui apporter de plus avec la M1 que Yamaha a mis à sa disposition. Une vraie déception qui l’a d’abord rendu amer, ce qui s’est traduit par des propos acrimonieux que le Français aujourd’hui regrette. Car il a fini par en prendre son parti en espérant des jours meilleurs. Une posture qui veut dire aussi qu’il n’abandonnera pas Yamaha malgré la crise technique en cours. Le Champion du Monde 2021 n’a pas échafaudé de plan A, B ou C, contrairement à d’autres …
Avant d’aller en Inde pour un Grand Prix inédit sur un tracé inconnu de Buddh où il faudra tout découvrir, ce qui pourrait rebattre un tant soi peu les cartes, Fabio Quartararo s’est confié à motosan, en rappelant non seulement sa situation mais en précisant aussi son état d’esprit. Le taux d’usure du Français ne semble ainsi pas atteint comme il l’a été avec Maverick Viñales au départ fracassant du box d’Iwata en pleine campagne, avec une mise à pied comme préliminaire, où qui semble être de mise avec Marc Marquez chez Honda. Par ailleurs, il attend son nouvel équiper Alex Rins, promis pour être un autre « client » que Franco Morbidelli, avec l’esprit ouvert mais aussi de pied ferme.
Sur sa relation avec Yamaha, Fabio Quartararo précise : « chaque week-end, j’ai rendez-vous avec Yamaha. Je pousse jusqu’au bout pour les convaincre d’atteindre la ligne blanche du règlement et de la moto. En MotoGP, la prudence n’existe pas, il faut aller jusqu’à la limite ». Il rappelle aussi comment à évoluer la M1 ces dernières saisons : « en 2019, la Yamaha était plus simple, à partir de 2020 elle a commencé à être plus compliquée d’année en année. Cette année, nous n’avons pas la M1 que tout le monde voulait ».
Concrètement, ça donne ça : « la moto doit être pilotée de manière beaucoup plus agressive qu’en 2019, quand on m’a dit que je roulais un peu comme Lorenzo. Mais cela n’existe plus chez Yamaha. Nous avons la moto la plus agressive, mais pas la plus rapide, nous n’avons pas progressé et c’est ce que nous devons faire. Mon style de pilotage a complètement changé, j’ai dû m’adapter. En 2019, j’entrais dans les virages beaucoup plus vite, mais cette moto ne me permet pas de le faire ».
Fabio Quartararo : « je ne m’en vais pas quand les choses tournent mal, je n’abandonnerai jamais »
Fabio Quartararo est aussi le seul à présent à mener le développement de la Yamaha, constructeur qui ne peut même plus s’appuyer sur une équipe satellite. Alors, plutôt que de la redouter, le Français attend l’arrivée d’Alex Rins avec grand intérêt. D’ailleurs, le travail a apparemment déjà commencé … « C’est un pilote très rapide, et je lui parle beaucoup. Je pense que nous pouvons nous comprendre plus rapidement, avec cette communication entre nous, le style de pilotage qu’il a… Je pense que nous pouvons être une équipe très forte. J’espère que ce sera comme au début de 2021, quand avec Viñales nous nous sommes poussés à fond pour aller le plus vite possible ».
Puisqu’il cite Maverick Viñales, et que la conjoncture actuelle en MotoGP veut que Marc Marquez soit sur le départ chez Honda, un an avant la fin de son mirifique contrat de quatre saisons, la question se pose sur cette tendance aux divorces retentissants lorsque le couple se délite dans le box face aux difficultés…
Sur ce point, Fabio Quartararo se montre très clair et prend date : « je ne m’en vais pas quand les choses tournent mal, je n’abandonnerai jamais. En fin de compte, nous formons une équipe, contre vents et marées. Bien sûr, j’ai formulé quelques critiques et utilisé des propos agressifs, mais surtout pour motiver l’équipe. Chaque année, je descends de plus en plus bas, mais le but quand on est tout en bas, c’est de rebondir ». Et il termine avec cet acte de foi : « mon désir de ramener Yamaha au sommet est énorme ».
