Avant de s’attaquer au Grand Prix de Saint Marin sur le tracé de Misano qui marquera la douzième manche d’une saison bien terne pour lui et les autres pilotes roulant pour des constructeurs japonais, Fabio Quartararo s’est confié au site Todocircuito. Un entretien où il remet en perspective le marasme d’une usine Yamaha qui a perdu le fil d’Ariane et qui est donc seule responsable de la situation. Le pilote s’en dédouane ainsi, avançant même des arguments qui auraient de quoi lancer un procès en légitimité contre les constructeurs européens dont les opus sont identifiés par le Français comme des « non-motos ».
Fabio Quartararo se montre devant les caméras calme et fataliste, prend la posture de Marc Marquez chez Honda de celui qui travaille en attendant des jours meilleurs, mais la colère bout toujours en lui et la frustration oxyde sa sérénité. On le découvre dans ses propos à Todocircuito qui lui a pros quelques mots avant d’aller à Misano. Le tricolore commence par parler de la physionomie de son championnat : « je ne m’attendais pas à ce que ce soit si dur, mais finalement, ce sont des situations auxquelles il faut s’habituer ».
Il enchaine sur l’état des troupes Yamaha, visiblement perdues si ce n’est en panique à propos de l’évolution de leur M1 : « durant la présaison, nous n’avons fait aucun pas en avant, nous avons fait des pas en arrière, en arrière, en arrière… lors du premier test, nous étions un peu meilleurs, mais nous savons que lors des tests après les courses il y a plus de grip et que les temps sont un peu meilleurs… Mais non. Nous n’avons pas fait de pas en avant, quand nous en avons fait un, nous avons pris du recul dans autre chose. C’est ce qui nous fait mal pour cette saison ».
Fabio Quartararo : « l’expérience de cette époque n’est pas facile, je ne m’attendais pas à ce que ce soit si dur »
Fabio Quartararo fait donc ce constat : « il n’y a rien de bon cette année, nous n’avons pas acquis d’expérience, et c’est pourquoi je travaille de la meilleure façon pour tirer le meilleur parti de moi-même et de l’équipe ». Mais il précise aussi que cette crise est seulement celle de Yamaha. En ce qui le concerne, il est resté le même qu’en 2021, année où il a été sacré Champion du Monde : « l’expérience de cette époque n’est pas facile. Vous vous posez mille questions, mais vous vous rendez compte que, de ma part, tant dans la manière de vous entraîner que dans le pilotage, j’ai vu que ce n’était pas mon problème ».
« C’est ce qui fait le plus mal, je suis passé de me battre pour gagner à essayer d’entrer en Q2. Ce n’est pas facile, mais en fin de compte, c’est dans cette situation que nous nous trouvons » précise encore le Français qui, lorsqu’il est sensibilisé sur les différences d’approche de la compétition et de mentalité entre les Européens, aujourd’hui rayonnants, et les Japonais rejetés dans l’ombre, fait ce distinguo étonnant : « les MotoGP sont les motos les plus puissantes, les plus rapides, les plus technologiques qui existent et pour finir il faut regarder ce qui est le plus efficace. À l’heure actuelle, ce sont les non-motos qui fonctionnent le mieux ».
Les « non-motos » ? On rappellera que le MotoGP est une catégorie réservée aux prototypes. On précisera ensuite que, pour voir des machines de compétition se rapprochant des « motos », il faut aller en Superbike, catégorie réservées aux produits dérivés de la série. Et qu’y constate-t-on ? Une Ducati Panigale V4R proposée dans les concessions à la vente et donc homologuée pour la route y dominer son sujet. Et c’est a priori une moto.