Après des essais hivernaux prometteurs, Yamaha espérait un retour en force pour 2025, porté par une dynamique nouvelle avec Pramac Racing et des chronos encourageants de Fabio Quartararo. Pourtant, trois courses plus tard (Thaïlande, Argentine, Austin), la réalité est dure : dernière place au championnat des constructeurs, avec seulement 31 points – loin des 133 de Ducati. Face à ce revers, Quartararo et Yamaha misent sur une offensive massive de tests pour renverser la vapeur, dans un calendrier infernal qui testera autant les pilotes que la machine.
À Barcelone, Quartararo brillait (2e temps, 1’39.199, derrière Alex Marquez), et les tests de Sepang confirmaient le potentiel : 3e en 1’56, seul non-Ducati sous cette barre. L’arrivée de Pramac, champion 2024 avec Ducati et Jorge Martin, portait Yamaha à quatre motos – une puissance de feu censée accélérer le développement de la M1. « On est en bien meilleure forme qu’en 2024 », lançait Quartararo à Sepang, confiant dans un grip amélioré et un moteur plus véloce.
Mais la saison a vite refroidi les ardeurs. En Thaïlande, Quartararo finit 12e, Miller 11e – meilleur Yamaha. En Argentine, Rins signe un 8e place, mais le bilan reste maigre. Austin offre un sursaut : Miller, 5e (11 pts), et Quartararo, 6e au Sprint, sauvent l’honneur. Pourtant, avec 31 points, Yamaha traîne à la 5e place des constructeurs, derrière Ducati (133), KTM (62), Aprilia (49) et Honda (36). La M1 souffre toujours en motricité et en qualifs.
Yamaha ne baisse pas les bras. Quartararo dévoile un plan agressif : « de Jerez à la pause estivale, ça va être intense. Un GP toutes les deux semaines, plus six ou sept jours d’essais – officiels et privés – entre Jerez et Brno. » De mi-avril à juillet, ce rythme (22 Grands Prix en 2025) mettra l’équipe sous pression, avec un risque de blessures accru. « Les essais, c’est bien, mais il faut tester des trucs concrets », insiste-t-il, appelant à des avancées significatives – moteur, châssis, électronique.
Jack Miller et Fabio Quartararo, lueurs dans la tempête Yamaha
L’équipe s’appuie sur Augusto Fernandez et Andrea Dovizioso, faute de Cal Crutchlow, toujours blessé à la main. En tant que constructeur en concession D, Yamaha peut mobiliser ses pilotes réguliers pour ces tests privés, un atout crucial. « On doit se débarrasser de cette lanterne rouge », martèle Quartararo, conscient que la M1 doit gagner en compétitivité pour viser plus que des coups d’éclat.
Miller, chez Pramac, est le phare inattendu : 10e au général (16 pts), devant Quartararo (14e, 7 pts), Rins (16e, 6 pts), Oliveira (21e, 1 pt) et Fernandez (20e, 1 pt). Sa 5e place à Austin, saluée comme « presque une victoire » face à la domination Ducati (20 succès consécutifs), redonne espoir. Quartararo, malgré des qualifs laborieuses, reste le fer de lance : « on a du potentiel, mais il faut concrétiser. »
Le Qatar (12-14 avril) ouvrira cette phase critique. Avec Ducati intouchable (Bagnaia, Marquez) et Honda en regain, Yamaha joue gros. Une M1 plus affûtée d’ici Jerez (fin avril) pourrait relancer la saison MotoGP – sinon, le purgatoire risque de durer. Pour Pramac, « le vrai combat, c’est devant » ; pour Quartararo, c’est maintenant ou jamais.