Fabio Quartararo attend de Yamaha une forte réaction pour dynamiser son projet MotoGP. S’il a pu constater lors de la rentrée à Sepang des recrutements de qualité venant de Ducati et une méthode de travail changée puisque marquée par une audace mieux assumée, il attend toujours le facteur X technique qui permettra de franchir le pas décisif faisant revenir la M1 parmi le top 5 de la hiérarchie. Pour commencer. Dans un récent entretien, il note les insuffisances et erreurs qui continuent à produire leurs effets et appelle à la révolution si les choses n’arrivent pas à bouger assez vite …
En analysant la situation de Yamaha, Fabio Quartararo, dans un entretien à motorsport-magazin a tenu à signaler que la politique menée en amont des week-ends des Grands Prix avait aussi eu ses conséquences sur le déclin de la M1. Le Français profite de l’opportunité de cette intervention pour identifier deux faiblesses : Cal Crutchlow, et un choix contestable de la piste d’essai …
Sur le pilote test anglais auquel il est arrivé de contester son expertise sur la Yamaha, il lance : « nous savons tous que Cal peut parfois être un peu difficile. Je comprends certainement son approche et je sais ce qu’il veut dire, mais je pense aussi qu’il ne comprend pas vraiment quel est notre problème ».
Le tricolore développe son point de vue : « Cal fait un test tous les mois et demi et fait ses tours seul. Quand on s’assoit sur la moto, on se sent évidemment vite. Mais si, comme moi, vous vous battez contre les meilleurs pilotes, vous réalisez qu’il nous manque quelque chose. Dans certaines situations nous n’avons pas besoin de plus de puissance, mais dans de nombreuses autres, nous en avons besoin ».
Fabio Quartararo : « si nous sommes toujours dans la même situation nous pouvons aussi prendre un risque, nous n’avons rien à perdre ! »
Puis le Champion du Monde 2021 fait cette mention qui est directement destinée à Yamaha : « la plus grosse erreur pour moi a été que Yamaha n’ait pas choisi Misano comme piste d’essai en 2023 alors que tous les autres constructeurs y couraient. Yamaha a choisi Jerez, Mugello et Motegi. Yamaha a testé en Aragon, où parfois les conditions sont bonnes, mais là encore il y a du vent à 100 km/h et beaucoup de sable sur la piste. Rouler là-bas est une perte de temps totale ».
Et sinon, que pense-t-il globalement du projet M1, dont la fidélité au concept du moteur quatre cylindres en ligne semble indéfectible ? « Cela dépendra aussi un peu du déroulement de la saison 2024. Actuellement, nous oscillons toujours entre la dernière et l’avant-dernière place au championnat du monde des constructeurs. Mais Yamaha doit avoir un grand intérêt à être le meilleur constructeur » dit-il.
« Si nous sommes toujours dans la même situation l’année prochaine, si nous sommes toujours si loin, nous pouvons aussi prendre un risque. Nous n’avons rien à perdre ! Je pense que nous devrions viser régulièrement des résultats parmi les cinq premiers et aussi nous battre plus souvent pour les podiums ou les victoires » conclut le Français.