Fabio Di Giannantonio est certainement celui qui peut le plus se féliciter de sa fin de saison en MotoGP. Car plus que Pecco Bagnaia qui jouait quand même le titre mondial, ce compatriote abattait ses ultimes cartes pour continuer non seulement sa carrière, mais aussi sa vie au quotidien. Car il l’avoue à présent, s’il n’avait pas eu ce sursaut admirable qui l’a notamment amené à reporter sa première victoire parmi les grands au Qatar, il aurait été aussi dans une vraie panade personnelle …
Lorsqu’il est devenu évident que Fabio Di Giannantonio allait perdre son guidon chez Gresini au profit de carrément Marc Marquez, personne ne donnait cher de sa peau dans le paddock MotoGP pour l’année suivante. Puis il s’est admirablement révélé, montrant qu’il était de la trempe des bons, tel que l’a remarqué Carlo Pernat : « dans les moments les plus difficiles, quand il sait qu’il est à pied et qu’il n’y a plus de place pour lui, un pilote soit se ruine, soit sort ce qu’il a dedans. Il nous a montré beaucoup de choses en fin de saison, je ne serais pas surpris si l’année prochaine il était une surprise. Les dernières courses de Di Giannantonio étaient d’un très haut niveau ».
« Diggia » se souvient de cette période tendue : « je dois payer ma maison, donc c’était certainement une pression supplémentaire de ne pas savoir ce qui allait se passer ! Mais j’essayais de prendre les choses du bon côté et de me concentrer sur mon travail. Je pense que ma seule arme était d’être rapide sur la piste, d’essayer de faire dire beaucoup de bonnes choses et d’avoir beaucoup de gens qui me soutiennent ».
« Fabio Di Giannantonio est arrivé sur la pointe des pieds, l’équipe a eu une très bonne impression et puis il est allé très vite »
Et puis, à Valence, il est apparu une légende vivante … « Savoir que Valentino était au bord de la piste et peut-être me regarder était quelque chose qui peut vous rendre un peu nerveux, car c’est le meilleur. Mais j’étais dans un bon moment, j’étais super rapide dans presque toutes les conditions ». La signature avec la VR46 est ensuite arrivée et Uccio Salucci, qui avait d’abord parié sur Fermin Aldeguer, ne le regrette pas : « je suis très content pour Diggia, j’ai vraiment aimé son attitude, aussi bien lorsque je lui ai parlé que lors des essais de Valence. Il est arrivé sur la pointe des pieds, l’équipe a eu une très bonne impression et puis il est allé très vite ».
« Pour moi, c’est un nouveau défi et j’aime ça, c’est la première fois que je travaille avec un pilote qui ne fait pas partie de l’Académie ». Et il précise : « Diggia, cependant, n’était pas un plan B. Il allait très bien à ce moment-là, je lui avais parlé plusieurs fois et je le voyais avec une envie dévastatrice de venir vers nous ».
