C’est un Fabio Di Giannantonio aux sentiments mitigés qui clôturait son exercice 2022 en MotoGP. Sa saison de rookie a été convenable, marquée par quelques coups d’éclat dont cette pole position dans son Grand Prix d’Italie au Mugello. Mais il y a eu aussi des soucis internes chez Gresini qu’il a tentés d’expliquer poliment dans un message sur son réseau social qui a plutôt été interprété de façon alarmiste sur sa motivation. Cela l’a mis en boule et il a répondu sur la piste de Valence lors du premier test de l’intersaison 2023, marqué certes par le sixième temps, mais aussi, et surtout, par l’arrivée d’un nouveau chef mécanicien expérimenté. Et c’était justement ça le grand sujet…
Fabio Di Giannantonio a clôturé la journée de test à Valence avec le sixième meilleur temps. Mais l’essentiel a été que le pilote romain a commencé à travailler avec Frankie Carchedi, son nouveau chef technique. Pour le numéro 49, c’était donc une journée importante à bien des égards. Il a effectué de nombreux tours, notamment avec des pneus usés, dans le but de trouver immédiatement un réglage de base performant pour la saison prochaine, avec un œil particulier sur l’électronique et le frein moteur.
« C’était probablement la meilleure journée depuis que je cours en MotoGP » s’est réjoui « Diggia ». « La nouvelle moto est fantastique et dans tous les points où je me débattais, je me suis immédiatement senti mieux. Maintenant, nous prenons une pause avec beaucoup d’enthousiasme. Nous essaierons de garder les pieds sur terre et de travailler pour être prêts pour Sepang. Avec Carchedi, c’était immédiatement une sensation formidable et les résultats semblent déjà arriver ».
Fabio Di Giannantonio s’est illustré lors de sa première saison en MotoGP avec la pole position au Mugello et un top 10 au Sachsenring. Au cours de la tournée asiatique, il a fait réfléchir son entourage et le paddock après un long message sur les réseaux sociaux où il écrivait que la moto devenait de moins en moins amusante pour lui, suggérant un nouveau chapitre.
Fabio Di Giannantonio : « ce message a été l’un de ces moments où vous ne pouvez parler qu’à moitié«
Une initiative qu’il regrette aujourd’hui amèrement, car il a dû ensuite éclairer sur des propos qui avaient été totalement incompris. Le pilote de 24 ans dit ainsi : « beaucoup ont interprété la publication Instagram comme étant un coup de déprime. Mais ce n’est pas vrai ». Il se fait alors plus clair : « cette année, nous avons souvent commis de nombreuses erreurs qui ont détruit de nombreux Grands Prix. Si ça arrive une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, puis cinq fois, tu arrives à la vingtième course et ça t’énerve un peu. Donc les réseaux sociaux sont un peu un outil pour s’exprimer et tenir les gens au courant de ce qui se passe, mais on ne peut pas parler de tout ».
Puis il ajoute, éclairant sur les mœurs du paddock : « parfois, nous aimerions dire quelque chose, mais nous ne pouvons pas. Donc, si nous disons quelque chose, nous ne le disons qu’à moitié et ce message a été l’un de ces moments où vous ne pouvez parler qu’à moitié ». Pendant plusieurs mois, il a tout gardé à l’intérieur, ce post était donc comme une soupape de décharge, avant que la cocotte-minute n’explose.
De toute évidence, quelque chose s’est mal passé au sein de son équipe, tandis que son coéquipier Enea Bastianini a remporté de son côté quatre courses. Lors de sa première année dans la catégorie reine, il a travaillé avec son équipe héritée du Moto2, donc avec peu d’expérience en MotoGP. « Nous manquions d’expérience et cela nous a fait faire beaucoup d’erreurs… Je suis un peu énervé par certaines choses… comme une boule de neige qui grossit de plus en plus et à la dernière course de la saison j’en avais assez marre » reconnait Fabio Di Giannantonio. L’arrivée de Frankie Carchedi lui redonne cependant le sourire : « c’est une personne très expérimentée, il peut me rendre meilleur en tant que personne et en tant que pilote » conclu-il sur Corsedimoto. On rappellera que Carchedi a été tout de même le chef mécanicien de Joan Mir chez Suzuki, avec lequel il partage donc le titre mondial 2020 en MotoGP.
Test Valence : chronos
Crédit classement motogp.com
