Lucio Cecchinello est le patron d’un team LCR qui est l’équipe satellite du constructeur Honda. Un sacré statut et un environnement dans lequel il doit exister. En 2019, le patron italien espère qu’il se fera remarquer des Japonais autrement que par le fait qu’il y ait dans son box leur compatriote Nakagami. Car il y a aussi le flamboyant Crutchlow qui va devoir se trouver une place entre le couple sulfureux composé de Marquez et de Lorenzo. Une situation que l’ancien pilote envisage avec optimisme. La preuve ; il voit son Anglais titré en 2020 !
Ce serait, au passage, une sacrée sortie pour l’ancien Champion du Monde Supersport. Ce dernier est en effet âgé de 33 ans et il ne cache pas que ces deux ans de contrat avec Honda qui s’offrent à lui pourraient bien être les derniers avant la retraite… En 2018, il a fait un parcours solide hélas gâché par une grave blessure à la cheville à Phillip Island. Justement, Cecchinello veut persuader son pilote qu’il est son pire ennemi…
Sur les ondes d’Autosport, il commente : « Cal est un pilote qui court avec son cœur. Vous ne pouvez pas lui demander de seulement terminer une course. Il veut viser la victoire, c’est un homme libre d’esprit qui a l’habitude de courir pour ça. Par conséquent, il prend parfois plus de risques qu’il ne devrait en course ».
De quoi rendre fataliste l’homme de LCR : « quand vous avez un pilote avec ce genre d’attitude, vous pouvez bien sûr lui dire » nous devons finir la course « , mais à la fin, il a ses propres convictions, son propre état d’esprit, et vous ne pouvez pas le forcer à être quelqu’un autre. Des gens comme Cal ont finalement besoin de faire des erreurs pour comprendre leurs propres limites et améliorer leurs faiblesses ».
Il poursuit : « en réalité, je ne peux rien faire. Lorsque j’entends des chefs d’équipe qui prétendent enseigner aux pilotes, je crois qu’ils se trompent. La meilleure chose à faire pour un chef d’équipe est de tout préparer pour que le pilote puisse exceller, ce qui signifie un environnement et une atmosphère appropriés au sein de l’équipe, des personnes possédant les connaissances appropriées, le meilleur matériel possible et le budget le plus important possible pour que les choses fonctionnent de la meilleure façon ».
Tout est donc sous contrôle jusqu’à ce que le pilote se mette au guidon… Le team n’est alors plus qu’un spectateur impuissant ! « Je pense que Cal a toujours le même esprit de combat qu’il avait lors de son entrée au MotoGP avec Tech3. Pendant les années qu’il a passées avec nous, il s’est cependant calmé, il fait preuve d’une plus grande prudence dans la gestion de ses courses ».
Une progression qui pourrait l’amener à la concrétisation suprême… « Je pense que 2019 sera une bonne saison pour nous, et pour 2020, il peut faire un autre pas en avant, trouver le bon équilibre. Je pense qu’il est de plus en plus complet et c’est pourquoi je crois qu’il peut vraiment se battre pour le championnat en 2020 ».